Alvin Queen  Percfest à Laigueglia 2012   Dado Moroni Percfest à Laigueglia 2012

Le batteur Alvin Queen et le pianiste Dado Moroni pendant la balance à Laigueglia ( Italie) le 14 juin 2012.

Dado joue aussi volontiers de la batterie dans les jams.

 

 

" il y a des musiciens qui jouent d'un instrument, et d'autres qui jouent de la musique ...."

Devinez lesquels je préfère !

 

Retrouvez moi sur Facebook : poulpyjazz

Photos sur Facebook Jazz Photographers

 

Avis ! Ceci n'est pas une critique professionnelle, ni celle d'un musicien, mais celle d'un simple amateur de jazz !

 

Pour mes impressions sur les concerts des années précédentes, il vous faudra attendre un peu !

 

 

_________________________________

 

Les concerts Vus en 2013/2012

 

Mise à jour du 1° mars 2013

 

_________________________________

 

Mardi 19 février 2013

NICE - CEDAC de CIMIEZ à 21H

 

Guillaume Perret & The electric Epic

Guillaume Perret Sax électriques, effets, composition, direction

Jim Grandcamp guitare électrique

Philippe Bussonet basse

Yann Serra batterie sampler machines

 

Line up d'une qualité exceptionnelle, avec de grands musiciens, et concert exceptionnel, avec une belle énergie ! J'ai déjà vu depuis plusieurs années Guillaume Perret en concert, avec d'autres bassistes que Philippe Bussonet, par exemple Hadrien Feraud ou Munir Hossn, et aussi avec sa soeur au piano électrique, en 2011. Évolution déjà cette année là vers plus d'électronique que les années précédentes, purement jazz, et de nombreuses pédales d'effet, dont il a une maîtrise parfaite. A 31 ans, Guillaume a déjà derrière lui une belle carrière de saxophoniste et de compositeur, avec de nombreuses tournées à l'étranger, qui l'ont conduit à l'autre bout du monde, extrême Orient, Australie, Europe entière, Amérique du sud, Afrique, la liste est impressionnante, et devant lui, un bel avenir, avec sa signature par John Zorn sur son label Tzadik pour son dernier album.

Cette année donc, l'évolution vers le son électronique est plus marquée, soulignée par un gadget amusant, sans aucun doute une première, une lumière rouge dans le saxophone, modulée par le son. Son sax est bardé sur le côté d'un nombre de boîtiers électroniques et de connexions impressionnantes ! Grâce à ses pédales, on retrouve dans les sons produits un parallèle avec ce qu'obtenait Mickael Brecker avec son EWI. Son inspiration est très diversifiée, dans ses compositions des remémorations de King Crimson, Led Zep, Weather Report, Magma, Mickael Brecker, etc ... Maîtrise du son, des sons, des changements de climats qui vont du jazz au rock, en passant par la fusion, une musique pleine d'émotions, qui donne envie de bouger, de danser ! Guillaume Perret, une " sax bomb " oui, mais une bombe atomique !

Jim Grandcamp à la guitare électrique est fabuleux de technique, un vrai " guitar heroe ", mais aussi une grande musicalité. Philippe Bussonet, c'est le bassiste de Magma depuis 1996, une solidité inoxydable, un "gros" son ! Et enfin Yoann Serra, un de mes batteurs préférés, d'une grande finesse et d'une énorme technicité, qui dans ce contexte déploie une énergie débordante et utilise aussi une batterie électronique programmée, en plus de sa batterie habituelle à double caisse claire.

Une mention spéciale à la gentillesse exceptionnelle de Guillaume et à sa disponibilité, le succès ne lui monte pas à la tête !

 

 

_________________________________

 

 

Vendredi 15 février 2013

NICE - CEDAC de CIMIEZ à 21H


Le Nice Jazz Orchestra invite Perico Sambeat

 

Perico Sambeat saxophone alto
Pierre Bertrand saxophone ténor
Frédéric Luzignant trombone
Robert Persi piano
Christian Pachiaudi contrebasse
Alain Asplanato batterie

 

Juste le temps d'arriver à la fin de la balance au Cedac, et d'écouter quelques notes de l'alto espagnol, invité du NJO sextet. " Dédé" est passé en voisin saluer son ami Pierre Bertrand, qui l'accompagne sur son dernier album, Ultimo.

Le concert : belle idée de Pierre Bertrand d'avoir invité ce saxophoniste, qui a une musicalité superbe, et qui s'est fort bien intégré au NJO, d'autant plus qu'ils ont joué beaucoup de ses compositions. Robert Persi remplaçait Fred D'Oelsnitz au piano, c'est le pianiste dont Catia Werneck, qu'il a longtemps accompagnée, disait : " J'ai pleuré quand il m'a annoncé qu'il quittait Paris ". Belle énergie, avec Alain Asplanato et Christian Pacchiaudi à la rythmique, qui propulsaient la formation, à tel point que souvent, avec les 3 cuivres, on avait l'impression sonore d'un Big Band ! Pierre Bertrand excellent au soprano, et Fred Luzignant comme toujours magnifique de musicalité au trombone. Concert mémorable !

 

_________________________________

 

Vendredi 15 février 2013

Musée Matisse à Cimiez

Tu danses ?

Jean Marc Baccarini sax

Philippe Canovas guitare

Christian Mariotto batterie

 

Le concert avait lieu dans la confortable petite salle de spectacle du musée, et non pas comme souvent dans le hall, trop sonore. Au vue de l'assistance, essentiellement des dames âgées, j'étais un peu inquiet pour l'accueil qu'allait recevoir cette musique très inventive ! Eh bien, le public a été très réceptif, et les applaudissements chaleureux ! Le trio nous a présenté un programme axé sur les compositions du batteur Paul Motian, superbes, et quelques compositions personnelles des musiciens. Jean MArc a alterné les morceaux au soprano et au ténor, avec un son superbe, et il sait trouver une grande musicalité même dans les morceaux les plus déstructurés. Philippe toujours très technique dans l'utilisation de ses pédales, et Christian superbe a regarder jouer, et à écouter bien sûr ! Concert excellentissime, grosse émotion à l'écoute de leur musique !

 

_________________________________

 

Vendredi 8 février

MJC Picaud à Cannes

Philippe Villa trio.

 

Une fois de plus, le trio de Philippe Villa nous a enchanté, avec ses nouvelles compositions qui paraîtront sur le prochain album, et aussi avec celles de leur premier album que l'on écoute toujours avec le plus grand plaisir. La technique pianistique de Philippe est superbe, le dialogue permanent de sa main gauche qui répond à l'histoire que raconte sa main droite, mais sans que la technique prenne le pas sur la musicalité. Ses compagnons sont aussi de grands musiciens, tout est parfait ! Je n'en dis pas plus, vous trouverez d'autres commentaires sur leurs précédents concerts sur cette page, simplement, on attend avec impatience leur prochain album et leur prochain concert !

 

_________________________________

 

Dimanche 3 février 2013

Performance au Salon du Polar à Drap

Philippe Villa piano

Marc Le Roy peintre

 

A Drap, banlieue de Nice, la municipalité a investi dans une belle salle de concert de plus de 250 places. Philippe Villa participe à des performance, peinture ou poésie, depuis des années, qui se tenaient avant dans de petites salles. Dimanche à l'occasion du salon du polar, il y avait dans cette salle de concert un spectacle pour enfant, suivi de la performance au cours de laquelle Marc Le Roy peint une toile gigantesque, accompagné en musique par Philippe Villa. Le progrès du à cette salle a fait que la performance s'est déroulé dans de moins bonnes conditions que les années précédentes ! D'abord pas mal d'enfants ( et leurs parents ) étaient restés après le spectacle précédent, les enfants pleuraient, couraient, s'agitaient .... les parents toussaient à qui mieux mieux, la gorge irritée pour certains par les vapeurs des solvants de la peinture, le technicien du son a oublié d'envoyer le son pour le 5° tableau, bref, les conditions étaient moins bonnes pour le déroulement du spectacle que les années précédentes ... Cela n'a pas gâché mon plaisir d'entendre les belles compositions de Philippe Villa, toujours inspiré, toujours excellent pianiste.

Les conditions pour l'écoute de son trio seront parfaites comme d'habitude à la MJC Picaud, ce soir !

Et espérons que cette belle salle sera utilisé pour des concerts de jazz !

 

 

_________________________________

 

 

Samedi 2 février

Consulat d'Italie à Nice

Ornella Corvi chant jazz et lyrique

Ludovic Tallarico sax ténor

Louis Grangié piano

Nicolas Luchi contrebasse

 

Ornella est une très belle jeune femme de 22 ans, croisée il y a 3 ans à la Note Bleue. Elle y chantait à l'unisson avec Catia Werneck, assise sur un divan. Re croisée sur Facebook il y a peu, où elle me propose la veille de venir faire une vidéo de sa prestation au consulat italien à Nice ..... A vrai dire, en y arrivant, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre : elle fait des études à Florence, je savais vaguement qu'elle joue de la contrebasse .... j'aime le mystère ! Je viens donc avec mon matériel vidéo et photo, rassuré aussi par la présence de Nico et de Ludovic, le premier que je connais bien pour l'avoir vu souvent accompagner Frédéric Viale, le second vu avec le NJO, au banc des sax ... Suspense, à quoi va ressembler ce concert ? Petit discours en Italien de personnalités, qui parlent élection, et le concert commence, devant une assistance d'au moins deux cent personnes, dans un beau théâtre.

Eh bien je ne m'attendais pas du tout à ce à quoi j'ai assisté avec un très grand plaisir : le concert est annoncé en deux parties, une première jazz, et une seconde lyrique ! Étonnant, non ? Ornella entame le concert sur un Estate superbe, même si au début du morceau parfois la voix trahit un stress qui se dissipe vite. La voix est superbe, puissante, bien placée, grosse technique. Elle poursuit par " The day of wine & roses ", "Corcovado", "Via con me" de Paolo Conte pour satisfaire la salle qui demande une chanson italienne, " Dansez sur moi " de Nougaro, retour à la " canzonetta italiana " avec " Guarda che luna ", qui termine la première partie. Ornella pose le micro, reste seule avec le pianiste, et attaque un extrait du Don Sebastiano de Donizetti, " Terra adorata de padri miei ". Suivi de " Mon coeur s'ouvre à ta voix " de Saint Saens, et pour terminer, fait chanter la salle sur ' Va pensiero " du Nabucco de Verdi. Beaucoup d'émotion ressentie sur ce morceau, derrière moi une dame âgée chante à l'unisson avec Ornella, très belle voix elle aussi, très professionnelle ... Retenez son nom, Ornella Corvi, on en entendra parler bientôt, sans aucun doute !

L'accompagnement était superbe, le pianiste que je ne connaissais pas est excellent, Ludovic fait partie du NJO, c'est tout dire, et Nicolas Luchi, qui joue surtout de la basse, a fait d'énormes progrès à la contrebasse, avec laquelle il est maintenant tout à fait à l'aise. C'est un jeune musicien que je suis du coin de l'oeil depuis 5/6 ans, et j'ai plaisir à constater son sérieux dans son travail qui paye, il est en progrès constants.

 

 

_________________________________

 

 

Vendredi 1° février 2013

Conservatoire de Nice. Grand auditorium

François Arnaud quartet

François Arnaud violon électrique

Frédéric d'Oelsnitz piano

Christian Pacchiaudi basse

Alain Asplanato batterie

 

Concert au profit de l'association Lafarésido, qui organise avec les fonds recueillis des concerts pour les malades dans les hôpitaux. Peut être une date mal choisie, pendant les soldes, ou un prix mal calculé : 20 € ? Toujours est-il que seuls une trentaine de spectateurs étaient présents. Grosse déception donc pour l'organisation, mais aussi pour les musiciens, qui, il faut le souligner et l'applaudir, jouaient gratuitement ce soir là.

Très beau quartet, avec des musiciens de grand talent, et un beau répertoire. François jouaient sur son violon électrique Yamaha, qui a la même structure évidée que la contrebasse électrique de la même marque utilisée par Gianluca Renzi. Avec l'aide de quelques pédales, le son est superbe, et convient bien au jeu fougueux de François. Fred de Nice, comme l'appelle Jean Marc Jafet, c'est un pianiste très complet, au jeu très riche, qui a fait déjà une belle carrière, avec Magma par exemple. Christian Pacchiaudi, c'est à la basse qu'il a commencé, et bien que prof de contrebasse au CNRR, on voit toujours le grand plaisir qu'il a de jouer de la basse ! "Aspla" fait partie de mon top five des batteurs, grosse écoute des autres musiciens, et un jeu souvent très diversifié, très riche, qui change en permanence.

Les thèmes joués : Smile, de Charlie Chaplin, Besame mucho, superbe, 14 minutes, on voudrait que ça dure plus ! Anouman, un thème de Django Reinhardt, avec une exposition du thème qui dure 8 minutes, par François, sans que l'on s'ennuie, et le morceau dure 16 minutes 30, sans que cela devienne un " tunnel", tellement les idées de François sont diverses et non répétitives ! Pent up house, de Sonny Rollins, un morceau court qui ne fait que 11 minutes, Nuage, enchaîné sur Lady be good, presque 19 minutes au total, sans que le temps ne paraisse long, avec des beaux chorus de Fred et Christian, Un Night in Tunisia splendide aussi ...Le concert se conclue sur un magnifique " Autumn leaves ", suivi d'un rappel sur le morceau composé par Richard Galliano pour l'association, Lafarésido, que François fait chanter à l'assistance .

Magnifique soirée, hélas les amateurs de jazz n'étaient pas au rendez-vous !

 

 

_________________________________

 

 

Dimanche 27 Janvier 2013

MIDEM Cannes. Salle Miramar

Dominique Fillon Trio

Dominique Fillon piano

Kevin Reveyrand basse

Francis Arnaud batterie

Invité Sylvain Gontard trompette

 

Pas facile d'avoir le Sésame pour accéder à ce concert ! Et pourtant il y avait une bonne soixantaine de places libres, peut être plus, malgré les 350 photographes professionnels présents au Midem,les milliers de professionnels de la musique, et une alotation de places offertes à la mairie de Cannes, au seul bénéfice d'inscrits en mairie pouvant justifier d'une résidence à Cannes !

En fait il y avait deux concerts ce soir là dans la belle salle Miramar, les seuls consacrés au jazz pendant ce Midem .... Le premier avec le trio de Dominique Fillon et son invité, le second avec le trio de Giovanni Mirabassi. Et pour commencer, il y avait un buffet dans le hall de cette salle, où il était possible de rencontrer les musiciens, leur parler et faire des photos avec eux. Belle soirée donc !

J'avais manqué le show case sur une plage niçoise et le passage au Nice Jazz Festival de Dominique Fillon, il y a deux ans, et j'avoue humblement que je n'avais même jamais eu la curiosité d'écouter sa musique. Belle surprise donc dès la balance, où j'étais le seul photographe, et le soir au concert, il n'y avait qu'un seul autre photographe professionnels, et quelques passionnés de jazz avec leur APN !

Il était prévu un piano électrique, en plus du Steinway, et après quelques essais, Dominique n'aime pas le son du piano électrique, car il avait demandé un Rhodes. Il le fait enlever, pour mon plus grand plaisir, j'ai horreur de la configuration piano + piano électrique, qui empêche de voir les mains du pianiste ! Et aller à un concert sans voir les mains du pianiste, autant écouter le disque, confortablement assis dans son canapé ..... Ambiance très sympa pendant la balance, Dominique bricole sous le Steinway pour installer je pense des micros pour enregistrer le concert, il est très souriant, l'invité se met dans un fauteuil du premier rang pour étudier les partitions, en se bouchant les oreilles pour ne pas être dérangé par la musique ...

Le concert a été superbe, ses compositions sont très belles, il les présente, très décontracté au micro, sa musique est d'inspiration très diversifiée, car ils jouent des morceaux de ses trois premiers albums, très agréable ce petit parcours à travers son évolution. Je connaissais déjà Françis Arnaud, ( ne pas le confondre avec François Arnaud, le violoniste émérite ! ) vu avec Catia Werneck à Nice, en 2009, ainsi que l'été dernier avec Richard Galliano et Eddy Louiss au Nice jazz festival. Le trompettiste Sylvain Gontard est excellent aussi, un très beau son et des solos très inspirés, à la trompette ou au bugle. Habituellement je n'aime pas trop la basse pour le jazz, je lui préfère la contrebasse, mais j'avoue que Kevin Reveyrand m'a beaucoup plu, très beau son, de très beaux solos aussi, Dominique a le talent de laisser beaucoup d'espace à ses musiciens ! J'ai vraiment été séduit par cette formation, très belle musique, très variée, qui nous a fait voyager du jazz le plus pur au rock parfois et au brésilien aussi. Une grosse heure de bonheur !

En seconde partie, Giovanni était accompagné par le contrebassiste Italo Américain ( il vit à NYC ) Gianluca Renzi, qui joue sur une contrebasse électrique. J'avais eu le plaisir de l'entendre à Nice Salle Grapelli le 25 mars 2010 déjà avec Giovanni, et aussi à Ospedaletti le 4 août 2009, au festival Jazz sotto le stelle ( jazz sous les étoiles ) à la tête d'un tentet superbe, avec l'élite des musiciens italiens. Avec entre autre Fabrizio Bosso et un autre trompette, Fabio Morgera, Italien qui vit aux USA, qui jouait avec un son superbe dans les suraigus, et qui, amputé du bras gauche au dessus du coude, tient son instrument grâce à un astucieux système avec un rouleau en plastique accroché sur la poitrine qui maintient la trompette tout en lui permettant de coulisser en suivant les mouvements de sa tête.

Pour en revenir à sa contrebasse électrique, instrument que Michel Delorme compare à une arête de poisson, le son est un mélange intermédiaire entre le son d'une contrebasse et d'une basse électrique. Sans aucun doute plus pratique pour prendre l'avion, mais à la sonorité moins ample qu'une contrebasse. Pas désagréable pour autant ! A la batterie, Lukmil Perez Herrera, que j'avais vu l'été dernier le 20 août au Plan de la Tour, accompagnant le pianiste Harold Lopez Nussa. Après le concert, j'avais parlé un moment avec lui, il m'avait dit avoir joué la veille avec Giovanni à Cap Breton. Le lendemain matin j'avais cherché où était Cap Breton, et sur le site de Giovanni j'avais découvert avec surprise qu'il jouerait le soir même à Antibes, sans plus de précision. Introuvable sur le net, ce concert du soir ! Quelques appels à mon réseau, et le soir même nous avions le plaisir de l'écouter pour un superbe concert privé, donné sur un Steinway quart de queue entièrement rénové à grand frais chez le fabricant, au son superbe, devant un auditoire captivé de purs amateurs de jazz et de musiciens locaux !

Giovani comme a son habitude a déroulé des volutes de notes autour de ses thémes, avec une musicalité éblouissante, il fait fleurir les mélodies, des harmonies suaves, et des envolées lyriques. Avec lui, priorité à l'émotion, même si cet autodidacte du piano possède une très belle technique qu'il ne met pas en avant. Gianluca, qui l'accompagne depuis longtemps, sait parfaitement le compléter, et nous a donné de très beaux solos. Lukmil a un jeu assez puissant, parfois en contraste avec la douceur de celui de Mirabassi, mais il sait aussi se faire discret quand c'est nécessaire, qualité que j'apprécie chez un batteur ! Un beau jeu de balais, et une belle technique, pour un jeu très varié.

Superbe soirée donc, avec juste le regret que les Niçois et Grassois ne puissent accéder à ces concerts, alors qu'il restait beaucoup de places vides !

 

_________________________________

 

Vendredi 18 janvier

 

Spazio Vuoto. Imperia ( Porto Maurizio)

Bebo Ferra Guitare

Rosario Bonaccorso Contrebasse - chant

 

Le déplacement jusqu'à Imperia est vraiment une belle promenade, faite dans l'après midi pour profiter du panorama du bord de mer. Arrivés au théâtre " Lo Spazio vuoto " avant les musiciens, et accueillis très gentiment par les responsables du lieu. L'amabilité et la gentillesse des Italiens fait toujours plaisir, il y a peu de lieux en France où l'accueil est si chaleureux ! Rosario accepte avec le sourire que je fasse des photos pendant l'installation de la sono et la balance. Bebo que j'ai vu plusieurs fois en concert dont la dernière l'été dernier au Festival d'Ospedaletti, sans jamais parler avec lui, me salue cordialement, je lui raconte les concerts où je l'ai entendu, on parle très cordialement un petit moment. Dans la salle arrive un tout jeune homme avec un étui de sax alto, je devine qu'il s'agit de Francesco Cafiso, que je ne connais pas, qui doit jouer le lendemain en duo avec Rosario. Bebo déchiffre la partition d'un morceau qu'il ne connaît pas, ça semble laborieux, mais pendant le concert ce thème sera joué magistralement, et il fera un solo superbe, c'est la marque des grands musiciens ! Le responsable de la salle, qui s'occupe aussi du son, me laisse choisir mes places, et nous pouvons partir dîner tranquillement, d'un superbe " stocafisso " ( stockfish ), plat que j'adore, facturé moitié moins cher qu'à Nice ( 12 € ! ) ... Quand nous revenons, la salle est pleine, mais il y a au premier rang deux " riservato " pour nous ....

Le concert commence sur un standard, suivi d'une composition de Bebo, superbe. Bebo est un grand mélodiste, comme Rosario, et leurs jeux sont en parfaite harmonie, un climat extraordinaire se crée très vite, renforcé par les paroles dites par Rosario entre les morceaux. C'est une sorte de magicien, ses paroles douces et apaisantes vous mettent dans un état proche de l'hypnose, ajoutées à la musique, vous décollez littéralement, comme si vous aviez abusé de substances .... Les morceaux joués sont tirés de l'album du '"Rosario Bonaccorso travel notes quartet" : " In Cammino", comme pour le concert de Pieve, mais chaque fois dans des versions assez différentes, on ne s'en lasse pas ! Rosario nous avait annoncé au début du concert une surprise, c'est l'arrivée de Francesco Cafiso qui vient jouer avec le duo pour les trois derniers morceaux. Il possède une technique superbe, avec respiration circulaire, et une belle créativité. Après une première intervention un peu timide dans le premier morceau, il est parfaitement à l'aise et développe de belles idées dans son solo suivant, la marque d'un grand musicien ! Pour terminer, Rosario fait chanter la salle, sur sa composition " Mister Kneipp ", c'est un moment magique, comme à chaque fois, sur cette mélodie d'une simplicité biblique, mais enchanteresse ! Encore un concert mémorable, hélas un peu court, car il y a un deuxième concert qui suit, on en aurait volontiers écouté 30 minutes de plus. Dans le hall bourré, pour le 2° concert, il y a une bonne dizaine d' Italiens que je rencontre dans tous les concerts, de Cannes à Alassio, mais aucun autre Français .... Dommage pour ceux qui n'ont pas fait l'effort de faire le déplacement ....

 

_________________________________

 

 

Vendredi 11 janvier 2013

MJC Picaud à Cannes

Thomas Galliano quartet

 

Jean Marc Baccarini saxophones

Fred D'Oelsnitz piano

Jean Marc Jafet basse

Thomas Galliano batterie

 

Les Américains avaient laché Thomas Galliano pour quelques jours, il ne fallait absolument pas manquer ce concert, avec trois autres musiciens excellentissimes ! Thomas avait déjà un jeu superbe avant d'aller se frotter aux pointures de l'élite du jazz new-yorkais, et ces séjours lui ont encore été bénéfiques ! C'est un batteur au jeu très varié et dynamique, très fin, et qui a une grande écoute des autres musiciens. Avant de partir à Nex York city, il avait fait partie du quartet de Frédéric Viale, avec son père Thierry Galliano, à la guitare. Une des meilleures périodes de ce quartet !

Au piano, Fred D'Oelsnitz, c'est un joueur très complet, avec un jeu extrêmement riche. Il a joué avec Christian Vander dans le groupe mythique Magma, et il y a peu, nous avait régalé lors d'un concert mémorable à la médiathèque, dans les jardins de la villa Rotschild à Cannes, avec Vander et Jean Marc Jafet, lui aussi ancien membre de Magma. Il faisait aussi partie du quintet du regretté François Chassagnite.

A la basse, Jean Marc Jafet, grand mélodiste et compositeur, qui a joué avec "Dédé " Ceccarelli, Thierry Eliez, Sylvain Luc etc, grande carrière à Paris et tournées mondiales. Si ce n'est pas le plus technique des bassistes, c'est à coup sûr le plus grand mélodiste de tous !

Au sax ténor, soprano et sopranino, Jean Marc Baccarini, par ailleurs membre du Big Band de Pierre Bertrand, le Nice Jazz Orchestra, professeur au conservatoire, et fondateur du fantastique trio " Tu danses ? ". C'est pour moi le seul musicien qui conserve de la musicalité quand il joue "free" dans son trio .... Superbe gros son de ténor, superbe musicalité, belle créativité !

Au programme de ce concert, des compositions de Thomas, de son père le guitariste Thierry Galliano, que l'on a pu longtemps apprécier dans le quartet de Frédéric Viale, de Jean Marc Jafet et de J.M. Baccarini. Très belles musiques ! Le concert était enregistré pour un disque live. Il ne vous reste plus qu'à faire des prières pour que le disque sorte rapidement, car le concert était superbe !

 

_________________________________

 

Dimanche 6 Janvier 2013

Pieve di Teco ( près d'Imperia-Italie). Teatro Salvini

Fabrizio Bosso Trompette - buggle

Rosario Bonaccorso contrebasse et chant

Roberto Taufic guitare

 

Pieve di Teco, c'est un petit bourg médiéval sur l'axe Imperia Turin, par le col de Nava, route de montagne enneigée en hiver. De la sortie de l'autoroute à Pieve, c'est tout droit, le long de la vallée, avec la majorité du parcours sous des tunnels. Les Ponts et Chaussées italiens ne se sont pas cassé la tête, ils ont peint une ligne blanche continue sur tout le parcours de 20 kms. Après Pieve, c'est le début du col, et je vous invite à parcourir la montagne, très belle. J'ai fait un peu de tourisme avant le concert, environ 130 kms sur les petites routes superbes, après un déjeuner à Ponte di Nava, de l'autre côté du col, dans différentes vallées. Les photos ( faites avec un vieux bridge ) de cette balade rapide sont hébergées chez un ami, si ça vous tente de les voir, c'est là !

Il y avait deux concerts, un à 19 heures, et le même encore à 21 heures, car le théâtre est minuscule, une vraie bonbonnière, 90 places, mais superbe, un vrai théâtre à l'italienne. Les musiciens sont arrivés d'un festival près de Ravennes vers 18 heures, car Fabrizio et Rosario jouaient le matin même à 11 heures 30, et Dieu sait à quelle heure ils avaient fini la soirée de la veille ..... Ravennes-Pieve, une petite promenade de santé de plus de 460 kms par la route... il faut avoir la santé pour faire le métier de musicien ! Quand j'ai demandé en plaisantant à Rosario si je pouvais prendre le billet pour le 2° concert, s'ils pensaient être encore en vie après le premier concert, il m'a répondu " Pour jouer de la musique, on a toujours la force ! "

Fabrizio Bosso, j'ai découvert son jeu fabuleux lors d'une jam au Radisson avec Stefano Di Battista, après leur passage au Nice jazz festival, le 21 juillet 2008. Jam durant laquelle ils avaient mis le feu pendant 20 minutes, avant que le responsable de la jam pour ces afters du Radisson n'arrête tout, on ne sait pourquoi .... Depuis cette date je n'ai manqué aucun passage en live de Fabrizio dans la région, de Nice jusqu'à Alassio. Il a souvent été accompagné par Rosario, et aussi par Andrea Pozza au piano, excellentissime musicien lui aussi. L'an dernier j'avais très bien commencé l'année en allant sous la neige à Imperia voir dans un théâtre de poche ( 40 places ) Fabrizio et Rosario en duo, superbe soirée déjà. Fabrizio a joué il y a peu à la Médiathèque de Cannes, le 5 octobre 2012, accompagné par Alessandro Collina au piano, Marc Peillon à la contrebasse et Rodolfo Cervetto batterie ( voir plus bas le compte rendu de ce concert). Lors d'un concert à la MJC Picaud à Cannes en 2011, le regretté François Chassagnite, autre maestro de l'instrument, était en admiration devant son jeu. Il possède une technique fabuleuse, tire de sa trompette ou de son bugle des sons jamais entendus par d'autres trompettistes, est capable de jouer avec une vélocité inouïe et une articulation des notes incroyable, mais il n'abuse jamais de cette technique, il préfère favoriser la musicalité. Il est capable de tout jouer, parfois avec des sonorités de trompette classique, parfois dans des citations très folklore italien, mais toujours très jazz ! En plus il est d'une grande modestie, et laisse beaucoup d'espace à ses compagnons du groupe.

Rosario, c'est un musicien que j'ai découvert en 2009 au festival de Laigueglia, dont il est l'âme, et le directeur artistique. J'ai eu le plaisir de le voir souvent, à Laigueglia chaque année bien sûr, en jams aussi, à Ospedaletti, à Vintimille, souventes fois, toujours avec autant de plaisir. Excellent technicien de son instrument, mais surtout c'est un grand mélodiste, compositeur, qui chante ou vocalise souvent sur ses morceaux, avec une voix très agréable, très mélodieuse. Excellent narrateur aussi, lors de cette soirée il présentait son projet "In Mezzo c’è solo … il Mare" ( "Au milieu il y a seulement ... la mer ") qui en quatre tableaux nous conviait à un voyage à travers le monde sur les mers et les océans, de l'Europe au Brésil, puis au Mexique et en Afrique du Nord, pour terminer au Brésil à nouveau. Rosario est inspiré par les sons et par les gens de ces pays lointains, qu'il nous raconte entre les tableaux musicaux avec des phrases très poétiques, créant une belle atmosphère, assez magique. C'est un projet dans le droit fil des projets précédents de Roberto, " Travel notes " et " Cammino ", porté sur l'onde de ces mers qui est le trait d'union indélébile entre les peuples. Très belle musique, parfois teintée de sonorités brésiliennes, sous l'influence du jeu de Roberto Taufic, qui est un guitariste fabuleux, au jeu très subtil, merveilleux mélodiste lui aussi ! Très belle soirée, qui se termine en faisant chanter la salle, dans une subtile communion avec les musiciens.

 

_________________________________

 

Samedi 29 décembre 2012

Alassio. Ex chiesa anglicana

Andrea Pozza trio

 

Andrea Pozza piano

Aldo Zunino contrebasse

Luca Santaniello batterie

Special guest : Steve Grossman sax ténor

 

Steve Grossman, c'est une figure mythique du jazz, celui que Miles Davis avait accueilli par ces mots : « Tu es le premier enfoiré de blanc à jouer dans mon groupe. J'espère que tu te sens à l'aise. » ! Né à N.Y.C. en 1951, il a accompagné tous les plus grands, Miles, Michel Petrucciani, Mc Coy Tyner, Billy Higgins, Tom Harrell, Art Taylor, Elvin Jones, Cedar Walton, Daniel Humair, Alby Cullaz, etc., pour une discographie impressionnante !

J'avais déjà eu le grand plaisir de le voir le 5 août 2010 au festival d'Ospedaletti, en quintet. Excellent concert, et il était déjà accompagné par les mêmes pianiste et contrebassiste. Andrea Pozza, je l'ai aussi entendu dans plusieurs concerts accompagner Fabrizzio Bosso, et aussi dans de nombreuses jam's à Percfest, où il prend toujours un grand plaisir à jouer avec tous les autres musiciens, de longues heures, sans épargner sa peine, si tant est qu'il y a de la peine ! C'est un excellentissime pianiste. Aldo Zunino aussi, excellent contrebassiste, j'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion de le voir en concert, en particulier à la Mosca bianca. J'attendais donc beaucoup de cette soirée à Alassio ... je vous rassure tout de suite : je n'ai pas été déçu, bien au contraire, le concert a été superbe ! Steve Grossman est un ténor comme je les aime, c'est à dire dans la lignée des grands maîtres de l'instrument, avec un son superbe, bien gras, bien plein, un vrai gros son de ténor, pas le son " tordu " des ténors actuels, qui s'ingénient à faire sonner leur instrument comme un alto, voire un soprano, avec un son tout mince, tout fluet, aigrelet, comme le produirait un asthmatique ! Pourtant, Steve Grossman n'est pas dans une forme physique au top, il joue souvent assis, le sax posé sur les genoux. Quel régal de l'écouter enchaîner les standards ( Solar, Bag's groove, etc, et une seule compo ), avec de splendides solos, et très à l'écoute des autres musiciens ! Entre ses solos, Steve Grossman s'assoit dans son fauteuil, ou se met à côté de la batterie, et ne quitte pas des yeux le soliste. Beaucoup de sourires échangés entre les musiciens, qui manifestement prennent un grand plaisir à jouer ensemble, et s'amusent. Et quand c'est le cas, c'est toujours un grand concert ! Seul petit bémol, comme le dira une amie après le concert, le batteur joue en comptable, c'est à dire que tout est impeccable, bien en ordre, aucune erreur, pas un poil qui dépasse, mais aucune fantaisie non plus.

J'ajoute que l'accueil a été superbe, comme seuls les Italiens savent le faire, en toute simplicité, mais avec beaucoup de cordialité. J'ai pu sans problème faire des photos à la balance, sans autorisation préalable. Steve est venu me parler très simplement de ses problèmes de bouche qui l'ont empêché de jouer un long moment, il a apprécié que je lui dise que j'avais vu son concert à Ospedaletti et que je l'avais beaucoup aimé. L'ex église anglicane est un lieu superbe, avec une bonne acoustique. L'éclairage tout simple, quatre projecteurs fixes et blancs, excellent pour les photos. Et ce concert avait attiré une grande foule de vrais amateurs de jazz : la preuve en est que le silence était religieux, il n'y a que le jazz pour imposer le silence à des Italiens !

 

_________________________________

 

Samedi 8 Décembre

Médiathèque Louis Nucéra

Philippe Villa quartet

 

Philippe Villa piano

Fabrice Bistoni contrebasse

Gérard Juan batterie

 

Une belle petite salle de concert, en amphithéâtre, avec un beau piano à queue, un bon technicien au son, une bonne acoustique, hélas très peu de places, une soixantaine environ. En prime c'était gratuit, je veux dire payé par l'argent de nos impôts locaux ..... Et un trio en grande forme, qu'on a eu la chance rare de voir trois fois en peu de temps, mais toujours avec le même grand plaisir ! Au répertoire, les nouveaux morceaux, et certains du premier album.

Comme à son habitude, Philippe Villa se donne à fond lors du concert, on voit qu'il vit sa musique, c'est déjà un premier plaisir de le regarder jouer. Un autre plaisir est d'écouter sa musique, d'apprécier la belle construction de ses compositions, et la superbe mise en place de l'accompagnement parfait de Fabrice Bistoni à la basse, tout comme celui de Gérard Juan à la batterie. Chaque note jouée par les deux complices sont parfaitement en phase avec ce que joue Philippe, c'est parfait, c'est jubilatoire !

Que du bonheur ! Vivement le second album !

 

_________________________________

 

Jeudi 15 Novembre

Cedac de Cimiez

Ravi Coltrane quartet

 

Ravi Coltrane Sax ténor

David Virelles piano

Dezron Douglas contrebasse

Jonathan Blake batterie

 

Vous savez ce que veut dire " lou ravi " en provençal ? Il y a même un santon de la crèche de Noël qui porte ce nom .... Le directeur du jazz à Nice amenait une jeune dame vers Ravi, et elle lui disait : " Mais je ne sais pas quoi lui poser comme question ! " Je lui ai suggéré de lui demander s'il savait ce que ça veut dire Ravi en provençal, ce qui a fait hurler au directeur : " Surtout pas ! "....

Soirée pleine de surprises ! La première bonne surprise de ce concert, c'était la présence de Jonathan Blake à la place de Kariem Riggins. C'est un batteur que j'aime beaucoup comme batteur déjà, pour l'avoir vu souvent accompagner Tom Harrell, car il fait partie de son quintet depuis7/8 ans, et aussi avec Kenny Baron, qu'il accompagne régulièrement en trio, ce qui m'a valu le plaisir de le revoir cet été à Ramatuelle. Je l'apprécie aussi comme personnage, on avait eu l'occasion après le dernier concert du quintet de Tom Harrell à Ospedaletti de boire des coups avec les autres musiciens jusqu'à 3 heures du matin, à défaut de jam. A la balance du concert du trio de Kenny Baron à Ramatuelle, je lui ai rappelé cette soirée, dont il avait gardé un bon souvenir, et après le concert, je lui ai demandé quels sont les batteurs qu'il aime, pour mon fils qui est batteur. Il avait eu la gentillesse de plonger dans son sac à baguettes, et de me faire cadeau de deux baguettes pour mon fils, j'avais trouvé ce geste très sympathique !

La deuxième bonne surprise, celle de Dezron à la place de Robert Hurst, annoncé comme Riggins par le programme. Non seulement Dezron est excellent, techniquement et musicalement, mais en plus il rit ou sourit en permanence !

La troisième bonne surprise, c'est la délicatesse de jeu et la musicalité du pianiste, un vrai régal.

La quatrième bonne surprise, c'est que finalement j'ai décidé de rester pour le concert, ce qui n'était pas acquis avant la balance. Je suis donc allé acheter une place au bureau du jazz, où il en restait quelques unes. En effet, à la balance, j'avais apprécié le jeu de Ravi plus que lors de mes écoutes précédentes. Et il avait été très sympathique lors des questions posées à la fin de la balance par les élèves du conservatoire, et par leur prof Jean Marc Baccarini, ce que j'avais apprécié aussi. Je préfère assister à des concerts de musiciens avec qui je suis en sympathie, le contraire me dérange moins pour écouter un CD ....

Concert excellent, j'ai beaucoup aimé ce qu'ont fait le pianiste et le contrebassiste, ainsi que le jeu de Jonathan Blake, bien que le son de la batterie soit un peu trop mis en avant par l'ingé-son. Mais actuellement c'est très à la mode dans les concerts, je l'ai souvent constaté. Cela ne m'a pas gêné, mais ça en a gêné certains, et certaines, dont la chanteuse Yael Angel qui le relève dans son article sur ce concert paru dans " Les dernières nouvelles du jazz " ( article intéressant, qu'elle a la faiblesse et la gentillesse d'illustrer de mes photos, je dois l'avouer en toute modestie ! ).

Autre mode que je n'apprécie pas beaucoup, ce sont les morceaux trop longs, qui durent dix minutes et plus, j'ai la désagréable impression que les musiciens tombent alors facilement dans la répétition. Et plus spécialement pour les ténors, une autre mode que je n'apprécie pas, c'est qu'ils s'efforcent d'avoir un son différent du bon gros son puissant des ténors des générations précédentes, par exemple les ténors "classiques" tels Ben Wester ou Coleman Hawkins. A tel point que l'on peut maintenant entendre des ténors qui ont un son d'alto, voire de soprano. Autant prendre directement cet instrument alors ! Au Nice Jazz festival l'été dernier, après le concert de Joshua Redman, un ami musicien confirmait mon impression en me disant qu'arrivant vers le théâtre de verdure sans savoir qui y jouait, il s'attendait à voir un alto, d'après le son .... Est ce que cela veut dire qu'un ténor de la région, un Monégasque ( il se reconnaîtra, je pense qu'il n'y en a pas 36 en Principauté ! ) a perdu son temps en s'arrêtant de jouer en concert un certain temps, pour parfaire sa sonorité ? Personnellement, je ne le pense pas, au contraire ! Toujours est-il que Ravi tombe souvent dans ce travers, comme la majorité des ténors actuels.

Malgré ces remarques, j'ai apprécié ce concert, aussi parce qu'après le concert, les musiciens sont restés devant la scène pour admirer l'aquarelle faite pendant le concert par Martha, parler et faire des photos avec tout le monde, avec beaucoup de gentillesse et de modestie, ce qui n'est pas le cas de tous les musiciens !

 

 

_________________________________

 

Mercredi 14 novembre

So What- La Gaude

Première partie :

Jazz workshop 06

Franck Mazzarese, sax ténor

Gérard Augy, piano

Gilles Baud, basse

Yannick Drogoul, batterie

 

Un sax qui chante aussi, une voix agréable, sur des standards revisités. Un moment agréable, mais pas du grand jazz !

 

Deuxième partie :

Zinzirenzi quartet

 

Benjamin Boutant sax ténor

Jeff Roques guitare

Adrien Losco basse

Jérôme Achat batterie

 

J'ai déjà dit tout le bien que je pense de ce quartet, et leur prestation a été excellente encore. De belles compositions, des standards revisités. Leur répertoire est intéressant et plaisant à écouter, les musiciens excellents. Un grand plaisir !

 

_________________________________

 

Lundi 12 novembre

So What- La Gaude

Barre Philips et invités

 

Soirée d'improvisation totale. Avec Barre Philips à la contrebasse, Emmanuelle Somer clarinette et saxos, François Cotinaud sax ténor mais aussi clarinette, et Henri Roger au piano. J'avoue, je ne suis pas fan. J'étais venu car Jean Marc Baccarini était aussi annoncé, mais il a été bloqué à Rome. Dommage, j'aurais bien aimé écouter ce que donnait cette rencontre ! On dira que je ne suis qu'un béotien, mais le meilleur moment a été le duo du sax soprano Thomas Guillemaud et le batteur Cédric Fioretti, deux musiciens du So What, ainsi que les interventions du pianiste Henri Roger, qui se sont efforcés d'apporter de la musicalité dans ces improvisations totales ...

 

_________________________________

 

Vendredi 9 Novembre

Théâtre de la Tour

Philippe Villa trio

 

Philippe Villa piano

Fabrice Bistoni contrebasse

Gérard Juan batterie

 

Difficile de rajouter d'autres réflexions sur ce concert qui a suivi de près celui du Jazz Comédie club, si ce n'est que le plaisir est toujours très grand d'écouter ce trio, dont le premier album ne quitte pas mon autoradio d'ailleurs ! Ce théâtre que je découvrais est très agréable, une petite salle en amphithéâtre, l'accoustique excellente, le son parfait. Philippe jouait sur son piano électrique, et la bonne surprise a été que la chanteuse Cécile Maucadière, que Philippe accompagnait pour son récital du lendemain, est venue chanter sur un morceau de Michel Legrand. Une voix délicieuse, pas vraiment une chanteuse de jazz, car elle chante du lyrique, mais parfaite sur ce morceau. Un grand plaisir !

Philippe Villa nous a encore présenté plusieurs thèmes de sa composition qui figureront sur le prochain album, déjà familiers car ils sont de la même veine musicale que les précédents.

 

_________________________________

 

Mercredi 31 octobre

Jazz comédie club

Philippe Villa trio

 

Philippe Villa piano

Fabrice Bistoni contrebasse

Gérard Juan batterie

 

Un concert de ce trio, c'est toujours un grand moment ! Pour plusieurs raisons : techniquement, Philippe est un grand pianiste, et ses deux complices sont tout autant excellents musiciens. Mais il est aussi un grand compositeur, sa musique est très construite, sans être comme celle de pianistes plus célèbres une construction intellectuelle qui ne laisse aucune place à la musicalité. Ses morceaux sont élaborés comme la musique classique, avec une succession de mouvements diversifiés, qui suivent une logique musicale stricte. Son inspiration est très diverse, mais une chose est certaine : sa veine ne se tarie pas, après un premier album " Souffle " qui est superbe, les nouvelles compositions présentées lors de cette soirée ne déçoivent pas, bien au contraire !

Son engagement quand il joue est impressionnant, on sent qu'il vit sa musique et qu'il ne triche pas, il se donne à fond, aucune place à l'amateurisme ni à l' à peu près, c'est toujours parfait !

A signaler que le Jazz Comédie club possède un petit piano droit d'étude, tout simple, mais qui a une excellent sonorité, et que le son de ce concert était excellent. Cette petite salle intimiste est très agréable, on est bien installé dans de grands fauteuils confortables, les conditions d'écoute sont très favorables pour apprécier pleinement le jeu des musiciens, dont on est très proches.

 

_________________________________

 

Mardi 30 octobre

Salle Grapelli à Cimiez

Première partie : Singing Miles

David Amar chant et basse humaine

Yann Fisher piano et chant

 

Pour des obligations familiales, je n'ai pu assister qu'à la balance de cette soirée. J'ai déjà vu ce duo à Opio, j'adore David Amar qui est un grand musicien, excellent chanteur, saxophoniste ténor alto et soprano, ainsi que flûtiste, et aussi basse humaine, façon Bobby Mc Ferrin. Yann Fisher excellent pianiste chante aussi ...

 

Bill Evans quintet

sax ténor, clavier et chant

Mitch Stein guitare - Ryan Cavanough banjo électrique

Franck Gravis basse, chant - Josh Dion batterie, chant

 

A la balance, j'ai pu juger de l'excellence de ces 5 musiciens, en particulier Bill Evans bien meilleur au ténor que le souvenir que j'en avais gardé de vieux concerts ....Un peu sceptique sur l'intérêt que peut présenter pour un public français un répertoire au moins en partie blue grass, mais ce n'était peut être pas la totalité de la soirée, le genre de musique entendu à la balance ...

 

_________________________________

 

Mardi 23 octobre

Salle Grapelli à Cimiez

 

Première partie : Zinzirinzi quartet

Jeff Roques guitare - Benjamin Boutant Sax ténor

Adrien Losco basse - Jérôme Achat batterie

 

Je vous ai déjà dit tout le bien que je pense de ce quartet, dont la section rythmique avait accompagné Robert Persi le 1° octobre au CNRR. Ce quartet avait été sélectionné pour jouer au OFF du Nice Jazz Festival, le 11 juillet 2012. A cette occasion, voila ce que je vous en avais dit dans cette même page, il n'y a rien à retrancher !

Lauréats de la Ruche Jazz 2012, ce quartet propose un jazz résolument moderne et dynamique, avec des compositions originales ou des standards revisités. Jeff est un excellent compositeur, imaginatif, très bon guitariste, Benjamin est intégré au Nice Jazz Orchestra, le Big Band niçois, c'est dire sa qualité, avec un beau son de ténor, une grande musicalité, Adrien est le p'tit D'jeun qui monte, qui passe sans complexe de la basse au sax ténor, qu'il a appris en une seule année avec Jean Marc Baccarini au CNRR de Nice, et Jérôme est professeur de batterie du conservatoire de St Laurent. Toujours un grand plaisir de les entendre !

 

Mike Mainieri & Northern Lights

Mike Mainieri vibraphone

Bendik Hofseth saxophone ténor

Bugge Wesseltoft piano et claviers

Arild Andersen contrebasse - Audun Kleive batterie

 

Mike Mainieri est le créateur avec Michael Brecker du mythique groupe de jazz fusion Steps Ahead, groupe phare des années 80/90. Ce groupe est venu jouer à la " Grande parade du jazz " à Cimiez plusieurs étés, j'y avais vu Michael Brecker jouer de l'EWI au tout début de la sortie de cet instrument de musique révolutionnaire à l'époque.

Depuis hélas Michael a disparu en 2007, après une carrière solo également. Il a déjà été remplacé en 1989 par Bendik sur l'album NYC, c'est dire si la complicité avec Mike Mainieri est grande, ils conversent sans arrêt dans une grande communion d'idées ! Il a une sonorité inimitable, une grande musicalité et une inspiration exceptionnelle ! Mike Manieri, grand vibraphoniste, et le vibraphone est un de mes instruments préférés : tout petit déjà, j'ai été nourri au son du vibraphone de Milt Jackson, avec les 33 T du Modern Jazz Quartet .... Un autre très grand musicien, le contrebassiste Arild Andersen, une technique et une musicalité fabuleuses, vraiment un régal ses solos et ses accompagnements ! Le pianiste, dont on m'avait dit le plus grand bien, selon moi n'a pas voulu trop forcer son talent, il nous a fait surtout quelques sons étranges, avec sa tablette .... Amusant sans plus ... Je n'ai pas été vraiment séduit par le jeu du batteur, mais encore une fois, c'est une opinion qui n'engage que moi .... Un grand concert, une très belle soirée : à la fin du concert, Mike Mainieri regrettait son refus de me laisser enregistrer le concert, la preuve que lui aussi l'avait trouvé excellent !

 

_________________________________

 

Samedi 20 octobre

Cave Romagnan

Julien Bertrand quartet

Julien Bertrand trompette et Bugle

Joel Holmes piano

François Galix contrebasse

Stephane Foucher batterie

Invité Sébastien Chaumont sax alto

 

La cave Romagnan, c'est un bar comme il n'en existe que peu, en plein quartier cosmopolite de Nice, à 50 mètres de "l'Avenue". Le patron Manu a résisté à bien des tempêtes qui visaient à faire fermer son bar, à cause de la musique qui dérangeait UN voisin, en fait, pour des raisons moins avouables de calcul immobilier ...Un noyau de piliers de comptoir, des " éponges ", qui évacuent ou non au moment des concerts ... Beaucoup de gens qui parlent, qui ne viennent pas spécialement pour la musique. Le pire que j'y ai vu ( j'ai même fait une photo ! ) quatre péronnelles qui parlent sans arrêt à moins d'un mètre des musiciens, et une qui retourne sa chaise pour mieux parler avec ses amies assises derrière elle ! Malgré tout un lieu obligé pour écouter du jazz à Nice, car ces lieux se font rares, la programmation chaque samedi est alléchante, et il faut soutenir le courage de Manu.

Ce quartet, on en voit souvent la rythmique à Nice - c'étaient des amis de notre regretté François Chassagnite - et Julien a joué il y a peu au Cedac de Cimiez, avec eux et Fred D'Oelsnitz. Le pianiste, Joel Holmes, qui est américain, est excellentissime, pourtant mal servi par un piano non amplifié. Aura t-on le plaisir de l'entendre à nouveau ?

 

_________________________________

 

 

Vendredi 12 octobre 2012

Espace Léonard de Vinci. Estérel Gallery. Mandelieu

Michel Portal & Bojan Z

Michel Portal Clarinette basse, sax soprano et clarinette

Bojan Z piano et claviers

 

Accueil remarquable par la responsable qui, malgré un emploi du temps chargé avec l'accueil des musiciens, a bien voulu le jour même m'accorder l'autorisation de faire des photos pendant le concert, et même de choisir ma place avant que le public rentre dans la salle. Qu'elle en soit publiquement remerciée ici !

 

Au dernier festival de jazz de Monte Carlo, en novembre 2011, j'avais vu ce duo accompagné par Ambrose Akinmusire à la trompette, Scott Colley à la contrebasse, et Nasheet Waits à la batterie. Superbe quintet, avec ces musiciens au talent immense. Le duo me semblait une aventure plus risquée. J'y suis donc allé en m'attendant au pire comme au meilleur, en repensant à toute la vie aventureuse de Portal, musicalement parlant. Aussi en repensant à ma première rencontre avec lui, à Isola 2000, il y avait participé en 1981 ou 82 à un festival de jazz, je ne sais plus avec quels autres musiciens, sans doute Sclavis et peut être JF Jenny Clark, il n'a pu me le préciser à la fin du concert, car il n'en avait pas gardé un souvenir ému, et moi non plus. Avec Ripo, nous avions eu, avec l'insouciance de notre jeunesse folle, l'audace insensée de lui demander une interview pour un journal niçois underground. Nous ne connaissions rien de lui à part son nom déjà célèbre, et le lui avions naïvement avoué, le contraire eut été difficile. Aussitôt il nous avait fait remballer notre matériel d'enregistrement, et avait quitté les lieux ....

A Mandelieu donc, le concert commence, sur un morceau un peu difficile. Mais dès le deuxième morceau, je suis séduit et conquis par la musicalité qu'il tisse sur l'accompagnement de Bojan. Une musique pleine de joie, malgré son air de " You know what ? I'm happy ! ". Le son de sa clarinette basse est superbe. Il alterne les morceaux joués avec elle, avec ceux joués sur un sax soprano ou une clarinette. Et puis tout d'un coup, une sorte de miracle, on sent qu'il a envie de parler, son masque un peu revêche se déride ! Il nous explique qu'auparavant, la clarinette basse ne servait qu'à faire des sortes de flon flon, dans les basses, rien de plus. Portal est en veine d'envie de communication avec le public, il va parler relativement beaucoup, nous raconter ses aventures américaines, ses rencontres avec les musiciens américains, avec beaucoup d'un humour qui semble désabusé. Étonnant de sa part, car ce n'est pas un grand communicant, mais on sent sa joie de jouer devant un public qui lui est tout acquis, et qui manifeste son plaisir de l'entendre. Et aussi le plaisir de jouer avec son vieux complice, car leur collaboration ne date pas d'hier, mais du disque "Dockings", enregistré en 1998 ! Bojan, excellent lui aussi, aussi bien au piano qu'aux claviers, et qui pour ne pas être en reste nous a aussi raconté une histoire désopilante sur les CD pirates vendus à Belgrade ...

J'ai surtout ressenti l'impression très gratifiante que les deux musiciens, surtout Portal, avaient un grand plaisir de se retrouver pour jouer pour nous, ce qui donnait une atmosphère très particulière à ce concert, inhabituelle, très conviviale .....

En conclusion, un superbe concert, dans une belle salle, avec un public très attentif, Un grand concert même, par un tout jeune musicien de 77 ans, plein de vie et de dynamisme !

Pour ceux qui veulent approfondir le parcours de Portal, un site bien documenté ICI.

 

 

_________________________________

 

 

Jeudi 11 octobre 2012

Dave Douglas & Joe Lovano quintet

Cedac de Cimiez

 

Joe Lovano sax ténor et clarinette, Dave Douglas trompette, Lawrence Fields piano

Linda Oh contrebasse, Joey Baron batterie

 

 

Problème pour ce concert, je me suis fait jeter comme un malpropre au bout d'un quart d'heure de la balance, sous le prétexte que je n’avais pas fait de demande préalable. Depuis deux ans, ça n’avait jamais posé de problème à la salle Grapelli, ni ailleurs dans les quelques 300 concerts auxquels j’ai assisté … Ni le droit de faire des photos, ni le droit d’y assister, alors qu’il y avait des élèves du conservatoire dans la salle. Comme si ma présence et mes photos allaient causer un tort immense aux musiciens, alors qu'il suffit de taper leurs noms dans Google images pour avoir des centaines de photos d'eux, et des vidéos dans Youtube, dont celles de concerts récents où ils ont joué aussi leur album "Sound prints", c'est à dire la musique jouée ce soir !

Pour faire court, bon concert, même si la totalité n'a pas été dans mon genre préféré : Lovano comme Douglas passent d'un jeu modal à un jeu tonal. Premier morceau une longue intro modale, ce n'est pas ce que je préfère dans le jazz. J'ai beaucoup aimé quand ils jouent tonal, Lovano a un gros son de ténor comme je les aime, Douglas est très bon trompettiste, le jeune pianiste joue comme j'aime, il a fait des solos que j'ai beaucoup aimés. La contrebassiste est étonnante, elle ne joue pas " section rythmique " : parfois de longs silences, pendant lesquels seule la batterie marque le rythme. Mais des solos éblouissants ! Joey Baron a parfois un jeu minimaliste, parfois un jeu très sophistiqué. Excellent jeu de balais !

 

 

_________________________________

 

 

Vendredi 5 octobre

Médiathèque de Cannes

Alessandro Collina trio

Guest Fabrizio Bosso

 

Fabrizio Bosso, pour beaucoup, c'est le meilleur trompettiste actuel. Une technique époustouflante, incluant la respiration circulaire, une rapidité de modulation des notes incroyable, une articulation sans faille, capable de tout jouer, et surtout, il met sa technique au service de la musicalité.

Alessandro Collina, c'est un pianiste excellent, jeu subtil, très fin, qui a longtemps accompagné Paul Jeffrey, qui était le dernier sax de Monk. Alessandro excellait dans ce répertoire, et j'ai en mémoire un des derniers concerts avec Paul Jeffrey, à Ospedaletti, où il avait expliqué comment Monk construisait sa musique.

Marc Peillon, très connu dans la région niçoise dont il est originaire, est un contrebassiste qui sait faire chanter sa contrebasse comme personne . Très fin musicien aussi, qui prend des chorus éblouissants.

Rodolfo Cervetto est un batteur solide, qui prend beaucoup de plaisir à jouer dans ce groupe, et sourit sans arrêt. Et quand les musiciens s'amusent entre eux, la musique est toujours belle !

Le répertoire est basé sur des standards qu'aimait jouer Michel Pétrucciani, et aussi ses compositions. Une partie de l'album que ces musiciens viennent d'enregistrer en Italie. Comme toujours avec ce quartet, un excellent concert, des musiciens qui se donnent le meilleur d'eux mêmes pour notre plus grand plaisir !

 

_________________________________

 

 

Lundi 1° octobre

CNRR de Nice

Robert Persi Trio

 

Nouveau trio, avec Robert Persi au piano, Adrien Losco à la basse, et Jérôme Achat à la batterie. Ces deux derniers musiciens formant la moitié du Zinzirinzi quartet. On ne présente plus Robert Persi, qui avant d'intégrer le corpus des professeurs du conservatoire de Nice ( CNRR, après CRR et CNR !) a fait une belle carrière à Paris. Il a été longtemps le pianiste de la célèbre chanteuse Brésilienne Catia Werneck ( entre autres). J'ai entendu Catia elle même dire que quand il lui a annoncé qu'il retournait vivre à Nice, elle a pleuré. Une autre chanteuse Brésilienne, Nina Papa, dit de lui que même au Brésil, elle ne trouve pas un pianiste qui joue le Brésilien comme lui. Voila, inutile de vous en dire plus sur Robert Persi, qui ne joue pas que du Brésilien ! Jérôme Achat est un excellent batteur, d'ailleurs professeur au conservatoire de St Laurent, au jeu solide, très varié, qui colle bien à ce que joue Persi. Adrien Losco, pur produit du CNRR, est chez les bassistes "le p'tit d'jeun qui monte".

Concert gratuit, financé par le fonds Kosma, avec les droits de son thème "Les feuilles mortes". Au programme, des compositions de Robert Persi, et des standards revisités, tel Naïma, mais aussi deux morceaux de musique classique, Bach et Beethoven ! Superbe fin de journée ( concert à 19 H), une réussite qui demande une suite pour ce superbe trio !

 

 

_________________________________

 

 

Samedi 29 septembre

Chateauneuf de Grasse

"Tribute to Richard Galliano "

 

 

Sur une idée de l'accordéoniste Thierry Révelli et Jean Christophe, le fils de Richard, à la batterie, la réunion de quatre excellents musiciens, avec Philippe Cocogne au piano et Serge Ferrero à la contrebasse. C'était donc la moitié du New Meeting Quartet, dans lequel officient habituellement au piano Xavier Triviaux, qui est maintenant parisien la plupart du temps, et Jean Pierre Babarit à la contrebasse. Thierry Révelli est l'élève de Luciano Galliano, le père de Richard, à qui il a aussi appris l'accordéon. Jean Christophe Galliano est l'élève de Jean Luc Dana, dont il a acquis la belle qualité d'écoute de ses complices, et un jeu subtil très varié.

Un répertoire bassé sur les compositions de Richard Galliano, valses et autres compos, et des standards revisités. Belle soirée, un bon concert, une musique très agréable !

 

_________________________________

 

Vendredi 21 septembre

Médiathèque de Cannes

Laurent Cugny trio

 

Laurent Cugny, c'est un pianiste d'une très riche personnalité. Une carrière étonnante : après le piano commencé à 10 ans, il poursuit des études d'économie, puis réalise des courts métrages. En 1979 il intègre et dirige la formation Lumière. La même année il obtient le troisième prix de piano solo au concours national de jazz de la Défense. En 1987 il fait une tournée européenne avec le Big Band Lumière et Gil Evans, tournée qui compte un nombre impressionnant de concerts. En 1989 il publie une monographie sur Gil Evans, qui sera traduite en japonais. En 1993, il publie un ouvrage sur la période électrique de Miles Davis. De 1994 à 1994, il est le chef de l'Orchestre national de jazz. De 1981 à 1991, il enseigne le piano au Centre d'Informations Musicales de Paris. En 2001, il obtient un doctorat en musicologie à la Sorbonne, excusez du peu ! En 2006 il crée en version concert un "opéra-jazz", "La tectonique des nuages "qui paraîtra en CD en 2010, avec les vocalistes David Linx, Laïka Fatien et Yann-Gaël Poncet. En 2011 il publie " Analyser le jazz ", dont le texte intégral est en accès libre sur le net. En 575 pages Laurent Cugny démythifie le jazz, ou plutôt les jazz. Il analyse, il dissèque, il explique, il théorise, il examine, il démontre, exemples concrets à l’appui. Enfin, depuis 2006, il est professeur dans cette même université Paris-Sorbonne (Paris-IV). Ce qui explique qu'on le voit très peu dans les concerts, c'était donc une grande chance de l'entendre à Cannes !

Il était donc accompagné par Joachim Govin à la contrebasse et Frédéric Chapperon à la batterie. A la lecture de sa carrière, on pourrait s'attendre à ce qu'il fasse une musique très intellectuelle, au contraire, c' est un pianiste d'une grande sensibilité, au jeu subtil, plein de délicatesse, et surtout d'une grande musicalité. D'une grande simplicité aussi dans les présentations des morceaux interprétés, et convivial avec ceux qui sont venus le féliciter après le concert. Répertoire de compositions et de standards, superbes ! Un grand concert, sans aucun doute dans les cinq meilleurs vus cette année !

 

 

_________________________________

 

Samedi 15 septembre

Opio

Alegria quartet

 

Pour ceux qui ne connaissent pas, les concerts à Opio, c'est un monde à part, hors des circuits normaux : une équipe de bénévoles férus de jazz, sous la férule de Patricia et Michel, s'active pour nous organiser de beaux concerts, transformer la salle de sport en une salle de concert conviviale, avec tables et chaises, nous accueillir, nous restaurer et nous abreuver, et à la fin, tout remettre en ordre en un clin d'oeil. Le tout avec le sourire et gentillesse ! Ils ont même réussi à persuader le maire de leur installer une belle scène, avec éclairage et sono. Un concert par mois environ, avec une belle programmation que l'on peut trouver sur leur site, jazzup.

Le samedi 15, ils nous proposaient d'entendre le quartet Alegria, dont 75% sont des musiciens bien connus, et le 25% restant, j'avoue que je ne le connaissais pas, et que ce fut une belle découverte, très agréable ! Christian Fernandez a en effet une voix étonnante, superbe, et chante aussi bien les standards en américain ( parfois un peu en yaourt, mais ce n'est pas gênant !) que la musique cubaine qu'il a appris de sa maman, dans sa jeunesse. Au clavier, Ronnie Ray Junior, qui est excellent, très belle technique au service de la musicalité, de très beaux chorus, un jeu très riche, avec une belle sensibilité ! On ne le voit pas assez souvent en concert hélas ! Je ne m'étendrait pas plus longuement sur les 50 % restant du quartet, ils sont archi connus, et j'en ai dit déjà le grand bien que j'en pense : à la basse, Jean Marc Jafet, qui fait chanter son instrument contrairement à trop de bassistes qui slapent et rythment sans musicalité, et à la batterie, Alain Asplanato, au jeu tout en finesse, plein de dynamisme et de variété. Un répertoire festif, mi standards mi cubain, plein de gaité et de rythme, chanté avec une voix surprenante, donc un concert superbe ! Et comme à Opio l'assistance vient pour écouter les musiciens, pas pour papoter, la soirée a été excellentissime !

 

_________________________________

 

Samedi 25 août

Coartjazz à Coaraze

Fred Hersch solo de piano

 

Belle ambiance, et du beau monde dans le public pour ce concert, beaucoup de musiciens ! Fred Hersch donne gentiment un coup de main pour enlever la tente qui a été mise pour protéger le piano de la petite pluie tombée vers 19 heures, et vite arrêtée. Magali nous fait un petit speech, pour présenter la soirée, les sponsors qui permettent que ces deux concerts soient gratuits, et Fred Hersch.

Puis Fred Hersch s'installe au piano, et tout de suite, c'est magique ! Très inspiré, un jeu sublime, une mélodie assez romantique. Hélas, au bout de 5/6 minutes, avant même la fin de ce premier morceau, la pluie qui avait juste mouillé les sièges vers 19 heures revient, et tout de suite, c'est un gros orage qui oblige à interrompre le concert, et qui va durer, le concert sera donc annulé ! Vraiment rageant, il n'a pas plu depuis une éternité sur la Côte d'Azur, et c'est justement pour gâcher cette soirée unique que la pluie s'invite, pour le seul concert en France de Fred Hersch !

 

_________________________________

 

Dimanche 26 août

Coaraze

Concert de clôture : Les étoiles de Coartjazz

 

Retour d'un temps plus clément, qui va permettre un bon déroulement de ce concert, après une présentation par Magali.

Le concert commence sur une intro à la batterie par Matthieu Chazarenc, puis Stéphane Chausse à la clarinette expose le thème, " Manoir de mes rêves " de Django, rejoint par Giovanni Mirabassi au piano, et Dominique Di Piazza à la basse 5 cordes. David Amar dans son rôle de Monsieur Loyal de la soirée nous annonce le morceau suivant, une composition d'Olivier Louvel qui joue sur un SAZ "nino" à 8 cordes construit par le luthier Hervé Prudent, un instrument au son superbe, légèrement orientalisant, et proche d'une guitare classique aussi ! Olivier vocalise et scate aussi. Stéphane intervient dans ce morceau sur un EWI AKAÏ 4000S*, avec un son de flûte traversière. Giovanni, Dominique et Matthieu accompagnent à merveille et improvisent sur cette compo qu'ils n'ont sans aucun doute jamais joué avec son créateur ! La magie du jazz et de ces musiciens d'un très haut niveau ! Solo d'une grande finesse de Dominique, dont le jeu sur sa 5 cordes est plus proche de celui d'un guitariste que d'un bassiste, c'est superbe à voir et à écouter ! David vocalise aussi, ce morceau est un véritable feu d'artifice, à lui seul il méritait déjà le déplacement à Coaraze ...

Sur le morceau suivant, Olivier dégaine sa Stratocaster de chez Maurice Dupont, au son superbe, accompagné légèrement par Matthieu, un batteur comme je les aime, qui sait se faire discret quand c'est nécessaire ... qualité qu'hélas n'ont pas tous les batteurs .... Stéphane accompagne à la clarinette, ainsi que Dominique, et Olivier conclu sur un superbe solo.

David rappelle Giovanni pour le morceau suivant, un standard qu'il chante façon crooner, accompagné par Matthieu et Dominique, qui prend à nouveau un superbe solo. Et Giovanni nous distille de la dentelle sur ce morceau, avec le regard concentré sur les lèvres de David ... Superbe !

David appelle Marie Pierre Foessel pour chanter les paroles de Nougaro, Dansez sur moi, accompagnée par Fred Hersch, Dominique, Matthieu, et David qui joue de la "contrebasse virtuelle" avec sa bouche. Superbe solo de Fred, qui joue avec les dissonances, et superbe solo de David, à la contrebasse " virtuelle". Habituellement, je n'aime pas les reprises de Nougaro, mais j'avoue que l'interprétation de Marie Pierre me comble.

Giovanni sur le morceau suivant démarre sur une impro complètement loufoque, mais géniale, sur l'improbable antienne " Au clair de la lune " ! Démonstration éblouissante de ce qu'un musicien génial sait faire à partir de rien, à partir du néant ! Puis continue avec Dominique et Matthieu sur une impro sublime ....

Tina May entre en scène, avec Giovanni seulement, pour un morceau scaté et vocalisé qui est une démonstration vocale, et Giovanni fait un solo éblouissant. Grandiose !

Dominique fait ensuite un superbe morceau, en solo. Technique éblouissante, mais qui ne prend pas le dessus sur la musicalité. Habituellement, la basse n'est pas mon instrument de prédilection, je préfère la contrebasse, mais joué aussi magistralement, j'adore !

" Monsieur Loyal " appelle ensuite Fred Hersch avec Stéphane, à la clarinette, pour une compo de Fred, Manderilla. Superbe ballade, le son de la clarinette s'harmonise à la perfection avec celui du piano. Le solo de Fred est magnifique, complexe mais évident à la fois ! Encore un grand moment !

Fred entame en solo le morceau suivant, My foolish heart, en duo avec Tina May, c'est divin, les anges passent ....

David rappelle tous les intervenants, pour le final, Bye Bye Black bird, commencé par Fred et Tina. Solo d'Olivier, sur sa SG special Gibson de 1963**, puis solo de Stéphane à l'alto, David enchaîne sur du scat, solo de Fred, qui pendant le solo de Dominique laisse la place à Giovanni, qui prend son solo, puis c'est Matthieu, Puis Tina accompagnée à l'alto, puis par le tutti, éblouissant !

Les musiciens présentés par David saluent, mais pas question de les laisser partir .... la foule en délire en veut encore !

Finalement c'est Fred qui s'y colle, et nous joue en solo sa compo " Valentine ". Magnifique balade, c'est quasiment du classique. Belle note finale pour cette soirée grandiose, qui a été une des plus belles de mon été, pourtant très riche en belles soirées de jazz !

 

* Pour ceux qui sont assez âgés pour avoir vu Michael Brecker et son groupe Steps Ahead à La Grande Parade du Jazz, Michael a été parmi les premiers à utiliser un EWI, dans les années 80. Au passage, notez que Mike Mainieri qui l'accompagnait rejouera au Cedac de Cimiez le 23 octobre prochain.

** Un grand merci à Olivier Louvel, qui a eu la gentillesse de me donner toutes ces précisions sur ses guitares.

 

_________________________________

 

Mercredi 22 août

 

Villecroze ( 83 )

 

David Linx quartet

 

Divine surprise hier soir en arrivant à Villecroze, pour écouter le quartet de David Lynx : son nouveau batteur, qui remplace Stéphane Huchard, n'est autre que mon batteur préféré ( ex aequo ! ) Yoann Serra ! Inutile de vous dire que cette soirée a été superbe donc. C'était leur premier concert avec Yoann, qui a emballé le public ! David Lynx est un ancien batteur, nous a appris Yoann après le concert, ça se sent dans son chant, dans son sens du rythme ! Diedric Wissel au piano et Christophe Walemme à la contrebasse, complices de 20 et 14 ans avec David, sont de superbes musiciens aussi. David avec sa tessiture énorme nous amène vers les sommets, sans forcer sa voix, son scat est très inventif, belle gestuelle, et il laisse la part belle à ses musiciens. Dès ce premier concert avec cette nouvelle formation, ça tournait superbement ! Dans le cadre de " Jazz à tout Var" ( équivalent de nos Estivales, mais payé par les impôts des Varois ) un grand concert, à une petite heure de route de Nice seulement, avec un public plus discipliné qu'à Plan de la Tour heureusement ! Très belle soirée donc, avec le " bonus " de parler un peu avec David après le concert, très sympathiquement, et un peu plus avec Yoann, qui ajoute à son talent de grand musicien une gentillesse exquise.

Petit rappel, pour ceux qui ont connu Cimiez dans les années 80 : Stéphane Huchard était le batteur qui accompagnait au début des années 80 la très jeune chanteuse Elisabeth Caumont, avec le pianiste compositeur Benoit de Mesmay. Débuts fulgurants pour cette chanteuse, avec des textes très originaux, sur des adaptations de standards.

 

 

_________________________________

 

 

Mardi 21 août

Concert Privé : Giovanni Mirabassi en solo

 

Délicieux concert privé en solo de Giovanni Mirabassi, sur un merveilleux Steinway au son superbe. Pas encore redescendu de mon petit nuage ! Quel musicien extra-ordinaire ! L'auditoire était sous le charme, un silence religieux tout au long des deux sets de 45 minutes chaque.

 

_________________________________

 

 

Lundi 20 août

Plan de la Tour (83)

Harold Lopez Nussa trio

 

"Je ne veux pas tomber, non, je veux disparaître!" ... C'est ce que Victor Hugo faisait dire à Ruy Blas en 1838 ... Hier c'était un autre Ruy, le frère d'Harold Lopez Nussa, qui avait disparu du célèbre trio .... Remplacé au pied levé si j'ose dire ( pour un batteur, difficile !) par Lukmil Perez, qui avait joué la veille encore avec Giovanni Mirabassi à Cap Breton(40). Lukmil a assuré, bien qu'il soit obligé de tout jouer à la partoche ...

Concert exceptionnel donc, ce Harold Lopez Nussa, fortement imprégné non seulement de musique cubaine mais encore plus de musique classique nous a enchanté par ses compositions. Une richesse d'idées fabuleuses, et de la musique gaie, jouissive. Accompagné par un superbe contrebassiste, Felipe Cabrera, qui a inventé l'auto-loop : il a joué seul un morceau très original, avec un accompagnement style loop dans lequel il incorporait " en pointillés" un thème de sa composition ...

Concert un peu gâché par ce que je ne supporte pas, même dans un concert gratuit : l'incorrection des parents qui laissent sans vergogne leurs enfants courir et jouer à trappe-trappe dans l'avant scène, et qui font des allées venues incessantes sous le nez des musiciens et devant le votre, pendant la musique ... En pensant à eux, une autre citation de Ruy Blas me vient à l'esprit : " La sueur de la honte, - Lorsque je pense à vous, à la face me monte".

 

_________________________________

 

Dimanche 19 août

Ramatuelle (83)

 

Kenny Baron Trio

 

Arrivés tôt à Ramatuelle, pour la balance du Kenny Barron trio. Kenny est déjà en train de jouer pendant que Jonathan installe son set. Après la balance, je vais parler avec Jonathan, avec qui à Ospedaletti en 2009 nous avions bu des coups jusqu'à pas d'heure après le concert de Tom Harrell, qu'il accompagne dans son fabuleux quintet. Kenny s'approche, avec Kiyoshi, et se mèlent à la conversation, avec gentillesse. Je lui dit que je l'avais vu à Ospedaletti aussi, en 2008, mais avec un autre batteur, Cubain, Francisco Mela. Il me dit que le pays est superbe, qu'ils sont très bien installés à l'hôtel, ce à quoi je lui rétorque qu'il n'aura donc pas d'excuses de faire un mauvais concert ce soir ... Effectivement le concert est excellent, Kenny fait partie des pianistes dont j'adore la sensibilité et la musicalité. Kiyoshi est un monstre de la contrebasse, et Jonathan terrible aussi ! Le seul petit reproche que ferait un ami bassiste Italien, ses morceaux sont assez longs, autour des dix minutes, mais personnellement ça ne me dérange pas, quand c'est aussi bien fait !

Quand il passait à Cimiez avec son groupe Sphere ( Charlie Rouse, Buster Williams, Ben Riley ), dans les années 80, je ne manquais pas un seul set. C'était l'époque bénie où les meilleurs groupes faisaient deux sets dans la soirée, et jouaient plusieurs soirs ... Nostalgie ....

Les deux concerts du OFF présentaient le trio Niçois de Jérôme Vinson, avant et après le concert de Kenny. Très bons moments aussi, avec le trio de ce pianiste qui est excellent ( vainqueur du tremplin du OFF du Nice Jazz Festival 2012, et des Trophées du Jazz de la Côte d’Azur à la Gaude en 2011 ). Avec à la rythmique Fred Lacroix contrebasse et Bruno Desbiolles batterie, qui sont aussi la rythmique de mon Manouchka Orchestrar préféré !

 

 

_________________________________

 

 

Samedi 18 août

 

Empêché pour aller revoir Géraldine Laurent avec son trio à Gonfaron (83), mais mes amis y sont allés et en sont revenus enchantés du concert, beaucoup de thèmes de Mingus, et le batteur comme le contrebassistes sont excellents aussi, comme j'avais pu en juger à La Gaude en novembre 2011.

 

_________________________________

 

 

Vendredi 17 août

Ramatuelle (83)

Aldo Romano quartet

 

Bon concert hier pour le Aldo Romano quartet à Ramatuelle, avec moins d'énergie que pour le même quartet, avec le même répertoire de Don Cherry, au festival de Monte Carlo en novembre 2011, car Aldo malade y était remplacé par Daniel Humair, le vieux complice de Texier. Toujours une très grosse complicité entre Fabrizio Bosso et Géraldine Laurent, c'est superbe à observer et à écouter, Henri Texier à la contrebasse est fantastique de musicalité, et Aldo, toujours très dandy, toujours très bel homme, a montré toute la gamme de sa technique, et une grosse complicité avec son vieux complice Henri Texier. Le concert a été un peu court, et nous a laissé un peu sur notre faim .... dommage !


Je ne connaissais pas l'amphithéâtre de Ramatuelle, un lieu magique pour les concerts. Avec un OFF à 19 heures et après le concert, juste en dessous, au niveau des parkings, et une buvette sympa, qui change des miam miam-glou glou habituels en ce genre de lieu : plateau repas à 10 € avec salade composée, toast foie gras, dessert, et des vins de qualité de la presqu'île de St Trop ! Tout est concentré en un même lieu, pas besoin de reprendre la voiture donc, et les parkings gratuits sont assez grands pour accueillir tout le monde.

 

_________________________________

 

 

Jeudi 16 août

La Colle sur Loup

Philippe Villa trio

 

Un trio auquel s'ajoute pour ce concert le guitariste-chanteur Pierre Palvair, et sans Fabrice Bistoni.

Snifffffffffffffff ! Une grosse larme pour le festival de jazz de la Colle/ Loup, qui s'est achevé hier soir, jusqu'à l'an prochain ! Concert de clôture avec Philippe Villa au piano, Marc Peillon ( grande première avec Philippe ) contrebasse, Gérard Juan à la batterie, et en invité, Pierre Palvair, chant et guitare. Répertoire de standards et deux compos de Philippe Villa, au cours de laquelle Marc a dialogué superbement avec Philippe. Très beau concert, comme tous les concerts de ce trio, et tous ceux programmés par Philippe pour ce festival, avec une très grosse assistance. A l'an prochain donc début juillet, dans ce lieu intimiste, où l'assistance est bien à l'écoute, avec beaucoup d'habitués que l'on retrouve d'une année sur l'autre, Italiens et Allemand(e)s compris, fidèles au poste !

 

 

_________________________________

 

 

Mercredi 15 août

La Colle sur Loup

Sébastien Chaumont quartet

 

Une fois de plus, comme à son habitude, ce concert de Seb Chaumont était excellent ! La surprise était que le pianiste Olivier Slama était remplacé par le guitariste Olivier Giraudeau, que je n'avais pas eu le plaisir d'écouter depuis longtemps, et que j'adore, belle sonorité sa guitare, et il développe de belles idées ! Olivier était le complice habituel du très regretté François Chassagnite, ils avaient tous deux une complicité et une complémentarité fabuleuse ! Seb Lamine très bon encore, Max Miguel à la batterie tout en finesse comme toujours. Grand moment d'émotion quand Sébastien commence à jouer " Everything happens to me", de Chet Baker, que jouait et chantait si bien François Chassagnite ! Chanson qui comprend cette phrase " my heart thought you could break this jinx for me" ... and this jinx broke his heart !

 

_________________________________

 

Mardi 14 août

St Jean Cap Ferrat

"5 A.M. quintet "

 

Excellent ce concert du groupe " 5 A.M. " rebaptisé pour l'occasion " Jazz concept US " ! C'était le dernier d'une tournée de 15 concerts à travers l'Italie et la France, donc le groupe est bien rodé. Superbes compositions de Mike Capagna et de Marc Peillon. Andy Gravish est un trompettiste puissant, au son superbe, le jeu de Mike Campagna rappelle Michael Brecker, Marc fait chanter sa contrebasse comme à son habitude, Alessandro Collina a un jeu très subtil, sans être alambiqué comme chez certain pianistes ... Rodolfo Cervetto nous a donné de beaux solos de batterie, que du bonheur cette soirée ! Et belle idée ce premier festival de jazz de St Jean Cap Ferrat, dans ce lieu magique, sous les pins parasols centenaires où chantent les cigales, au bord d'une crique superbe, à l'écart du centre bruyant. Merci Marc Peillon pour cette belle programmation, et pour l'idée de ce premier festival. Rendez vous à l'an prochain !

 

_________________________________

 

 

Lundi 13 août

St Jean Cap Ferrat

Richard Manetti Trio

 

Concert dans un lieu magique, le jardin de la paix, qui n'est autre que le jardin à l'arrivée du sentier de littoral, à l'opposé de la plage de la Mala. Une voûte de pins parasol centenaires, dans lesquels les cigales accompagnent les musiciens, le petit bruit des vaguelettes dans la crique en dessous, pas de circulation sur la route voisine ... un petit paradis ! En prime, un excellent trio, Manetti le virtuose de la guitare, Yoan Ech Puig très fin contrebassiste, et Yoann Serra qui pour moi est au top du classement des batteurs, par sa finesse de jeu, sa technique immense, et l'écoute des musiciens qu'il accompagne. Tout l'opposé du batteur qui pense devoir faire un solo tout le concert, en tapant comme un sonneur, j'en connais beaucoup, si vous voulez des noms, la liste est longue ....

Un répertoire de standards, parmi lesquels Estate, thème que j'adore depuis que je l'ai entendu chanté par Sandrine Destéfanis pour la première fois. Mais c'est la première fois que je l'entends à la guitare ! Le trio fonctionne bien, grande complicité entre les 3 musiciens, qui s'amusent bien à jouer ensemble, et ça donne un excellent concert. Superbe moment quand Yoann Serra joue l'intro d'un morceau en dialoguant avec les cigales, comme l'avait fait Ella le 1° juillet 1964 à Juan ..... Très belle soirée donc !

Vous pouvez encore les entendre dans le cadre des Estivales du CG06, gratuitement, le 14 à Andon, le 15 à Rigaud ( très beau village ! ) le 17 à St Paul de Vence, le 18 à Blausasc, le 19 à Eze bord de mer.

 

_________________________________

 

 

Vendredi 10 août

Note Bleue à Monaco

Live Moments quartet

 

C'est le quartet qui s'est produit cette année pour la 2° soirée du Nice Jazz Festival, et qui pour moi a sauvé une soirée mal poursuivie par un Josua Redman mal inspiré, mal servi par un pianiste qui se perdait dans des délires trop techniques, sans musicalité, puis par un Herbie Hancock qui a fait un show, pas un concert....

Emanuele Cisi sax soprano et ténor avec un très beau son bien ample, un vrai son de ténor digne des meilleurs souffleurs de l'ancienne génération américaine, qui faisait l'admiration de Franck Taschini aux anges en l'écoutant. Jean Marc Jafet, toujours aussi bon mélodiste sur sa basse électrique, Jean Pierre Como excellent au piano, de très belle impros, et Yoann Serra qui m' a comme d'habitude fasciné par son jeu fin et subtil, varié à l'extrême, toujours en anticipation sur les impros de ses amis. De très belles compos de JM Jafet, de Cisi, de Como, les anges volaient à la Note Bleue, une très grande soirée de très belle musique, pour couronner une semaine déjà très riche en beaux concerts !

 

 

_________________________________

 

 

Jeudi 9 août

Capjazz

1° Set : Samy Daussat Trio

 

Samy à la guitare, Claudius Dupont contrebasse, et au violon, Costel NITESCU qui est aussi soliste du quartet de Tchavolo SCHMITT, dans un répertoire de jazz français, comme le nomment les Américains, c'est à dire de jazz Manouche. Très bien fait, bon concert !

2° Set : Olivier Ker Ourio, Emmanuel Bex, André Ceccarelli

 

Grandiose, une musique remplie d'émotions, qui vous va droit au coeur ! O.K.O. a commencé sur une balade dédiée à sa fille, superbe, et conclu sur deux morceaux splendides, " Touchez pas au grisbi " revisité par O.K.O., puis une balade qu'il présente comme l’hymne national de la Réunion ( son île natale ), magnifique, on avait envie que ça ne s'arrête jamais ! En plus ces trois musiciens sont d'une simplicité et d'une gentillesse extrême, la marque des grands ! Après le concert, les nombreux musiciens venus assister à ce concert inoubliable parlaient avec " Dédé ", j'en ai profité pour lui reposer la question qui l'empêche de dormir, que je lui pose à chaque rencontre : dans ma mémoire, j'ai un concert à Lantosque, où il avait joué sous le chapiteau du " festin " ( la fête patronale ) avec son père et son frère également, dans les années fin 70 début 80 .... Moment très sympathique, en fait il a dit que ma question ne l'empêche pas de dormir, mais il n'en a aucun souvenir ! Si un lecteur a un souvenir précis de concert, je recueillerais avec plaisir son témoignage.

 

 

_________________________________

 

 

Mercredi 8 août

Capjazz

1° Set : Julien Baudry quartet

 

Belle découverte, bravo Marc pour cette programmation ! Julien Baudry au chant, façon Bobby Mc Ferrin, Benoît PAILLARD au piano, qui installe un climat comme je les aime, Sam Favreau qui fait chanter sa contrebasse ( déjà vu l'an dernier à la Note Bleue, en compagnie de Vincent Strazieri au sax, Robert Persi au piano, et Yoann Serra à la batterie, pour deux soirées grandioses) et un excellent batteur - désolé, pas capté son nom.

2° set : Alessandro Collina Trio

Invité : Fabrizio Bosso

 

Quartet d'enfer ! Le trompettiste Fabrizio Bosso qui pour moi est un des meilleurs du monde. Alessandro est un excellentissime pianiste, qui jouait dans le quartet de Paul Jeffrey ( le dernier sax à avoir accompagné Monk, pas moins ! ), à la contrebasse Marc Peillon, superbe musicien, qui a une grande complicité avec Fabrizio, à la batterie Rodolfo Cervetto, excellent aussi. Fabrizio a mis le feu hier soir, avec sa technique époustouflante, jamais mise en avant, juste au service de la musicalité ! C'est une sorte de caméléon, qui joue toutes sortes de musiques avec la même virtuosité, avec beaucoup de citations, et c'est aussi une sorte de Lucky Luke de la trompette, qui fait vibrer ses lèvres plus vite que leur ombre ! De plus il maîtrise la respiration circulaire, ce qui lui permet de produire des phrases musicales d'une longueur peu commune. C'était une très grande soirée, remplie de bonnes vibrations, et en plus, c'était gratuit ! Ceux qui ne sont pas venus ont donc eu doublement tort !

 

_________________________________

 

 

Mardi 7 août

Capjazz

Le Nice jazz Orchestra en septet

 

Superbe concert du NJO en septet, qui nous raconte l'histoire du jazz en 10 tableaux. Très belle illustration, le septet par moment sonne comme un Big Band, très bon choix des morceaux phares, et très belle interprétation vocale par Marjorie très diva dans une robe longue rouge à volants, puis dans un fourreau noir ... Beaucoup d'énergie, pulsée par Alain Asplanato, un de mes 3 batteurs préférés ! Très beaux arrangements de Pierre Bertrand. Fred Luzignant à la voix et au trombone est non seulement excellent musicien et chanteur, mais aussi très bon " entertainer " . Aux claviers et piano, Fred D'Oelsnitz, qui nous a fait un Birdland super, Tony Russo à la trompette, Christian Pacchiaudi contrebasse et basse électrique, et uc Fenoli, guitariste, en place d'Amaury.

 

_________________________________

 

 

Dimanche 5 août

Festival d'Ospedaletti

Paolo Fresu

“Hommage à Hugo Pratt” avec Daniele Di Bonaventura (bandonéon)

et Pino Ninfa (photos et images)

 

Arrivé à 18 heures pour assister à la balance, il fait très chaud, les grands arbres du parc qui cernent l' amphithéâtre coupent l'air marin. Les musiciens arrivent à 18 heures 45, car Paolo me dira que la veille il a joué à Copenhague, et que le lendemain, il jouera à Marciac ... dure la vie d'artiste ! Paolo est étonnant de simplicité et de gentillesse avec tous, le public, le personnel du son ... Manifestement, il y a des morceaux que lui ou/et Daniele n'ont jamais joués ensemble, la balance est mise à profit pour plonger le nez dans les partitions ... Mais pendant le concert, on aura l'impression d'une grande complicité, comme s'il y avait eu des heures de répétition. C'est la marque des grands musiciens !

Pendant le concert, Paolo est pieds nus, une jambe repliée sous l'autre sur la chaise, et son orteil marque la mesure ... Sa sonorité et son jeu sont reconnaissables entre mille; magique, il installe un climat de sérénité, et le bandonéon est bien en phase avec son jeu. Personnellement, je n'apprécie pas que mon attention soit détournée de la musique par un diaporama ou par la projection des musiciens sur un grand écran, et j'avoue ne pas trop avoir regardé le diaporama, concentré sur la gestuelle et le jeu de Paolo essentiellement. Des standards re visités, un magnifique concerto d'Aranjuez, qui comme le disait si bien Miles " Cette mélodie est si forte que plus elle est jouée douce, plus elle est forte ". Paolo alterne trompette et bugle, joue en permanence sur les effets électroniques de sa " boite magique ", reverb, loop, sans en abuser et sans que ça devienne envahissant. Soirée magique, dans ce décor majestueux des grands arbres plus que centenaires du parc !

Après deux rappels, Umberto Germinale, le directeur artistique du festival, nous donne rendez vous pour le festival de l'an prochain ... Espérons que d'ici là, l'Italie aura résolu ses problèmes liés à la crise, et que les concerts de 18 heures, qui étaient toujours très intéressants les années précédentes, seront financés à nouveau !

 

_________________________________

 

 

Vendredi 3 août

Festival d'Ospedaletti

 

1° set Riccardo Fioravanti trio.

Guest Giovanni Falzone “Coltrane Project”

 

Riccardo le leader est à la contrebasse, Andréa Dulbecco au vibraphone, et Bebo Ferra à la guitare acoustique, Giovani Falcone à la trompette. Une formation qui peut sembler bizarre pour jouer " Coltrane Project " ! Mais ça fonctionne, grâce à de bons arrangements de Riccardo. Bebo a un son superbe, proche de celui d'une guitare classique, c'est un grand musicien, mon préféré de cette formation. Loin de la musique électrique qu'il produit au sein du Devil Quartet de Paolo Fresu ! Depuis mes premières émotions jazzistiques avec le MJQ, le vibraphone est un instrument dont j'adore la sonorité, ici bien servi par Andrea. Le contrebassiste excellent aussi. J'ai moins aimé le son de la trompette, malgré sa très bonne technique. De très bons moments, surtout grâce à la sonorité et la musicalité de Bebo Ferra !

 

2° set Raffaello Pareti quartet “The roar at the door”

 

Raffaello Pareti contrebasse, Francesco Bearzatti sax ténor et clarinette, Mauro Ottolini trombonne, Walter Paoli, batterie, percussions, électronique. La traduction de l'intitulé du concert est quelque chose comme " Le rugissement à la porte " ... effectivement les premières mesures de leur musique sont surprenantes, ça me rappelle certains morceaux de Carla Bley, et effectivement le trombone a fait partie de son orchestre ! Mais on rentre vite dans leur univers, qui se révèle magique ! Même si vous ne comprenez pas l'Italien, regardez sur ce site dans les CV des musiciens avec quels autres musiciens de premier plan ils ont joué tous quatre ! Et regardez la vidéo ! Le batteur a été impressionnant par sa façon de pousser les autres, excellent jeu, bien en place dans cette musique parfois un peu désarticulée, jamais invasif, je me suis régalé à le regarder jouer et à l'écouter. Excellent concert donc, qui change de la musique entendue un peu partout, très originale, prenante.

 

 

_________________________________

 

 

Jeudi 2 Août

La Colle sur Loup

Tullia Betibop quintet

 

A 19 heures en première partie, Pierre Mimran, Philippe Villa, Jean Luc Dana et Pascal Masson ont accompagné les élèves de la Master class " Be Bop " dirigée par Tullia et Philippe pendant les 3 jours précédents. Moment très sympa, même si ce ne sont pas des " pros " de la musique, et une ténor a même pris son premier chorus en public à cette occasion ! Puis le maire de la Colle / Loup est venu faire un petit speech et nous faire chanter la Marseillaise, pour fêter la médaille d'or aux J.O. d'Emilie Fer, qui pratique le kayak slalom monoplace dame depuis 1996 au club SPCOC La Colle-St Paul à La Colle-sur-Loup.... moment historique que ce concert donc !

Seconde partie de la soirée, prolongée jusqu'à plus de 21 heures, le superbe quintet, avec Pierre Mimran au sax ténor et à la flûte traversière, et Tullia au baryton et à l'alto. Le son de Tullia au baryton est superbe, on se demande comment cette frêle jeune femme peut remplir la colonne d'air de ce sax immense , et sortir des sons aussi graves, splendides ! Superbe choix du répertoire, dont un morceau d'Earl Bostic, excellent ... que ceux qui connaissent Earl Bostic lèvent le doigt ! Répertoire très gai, entraînant, qui donne envie de se lever de sa chaise et de danser, comme ça se faisait dans les concerts de jazz aux USA dans les années 40/50 ... Masson très bon, Dana comme à son habitude a mis le feu, et c'était un plaisir de le voir s'amuser en jouant avec la " banane " ! Philippe a assuré, dans un répertoire qui n'est pas le sien, mais le métier est là, et c'est bien fait ! Pierre Mimran a un son superbe au ténor comme à la flûte, et il a une grande musicalité, tout comme Tullia. Excellent concert donc !

 

 

_________________________________

 

 

Le 25 juillet

La Colle sur Loup

Frédéric Viale quartet

 

Fred Viale présentait sa nouvelle formation, avec le grand guitariste Brésilien Nelson Veras, qui animait l'an dernier la master class de guitare de Coartjazz à Coaraze, le bassiste Natalino Neto, et le batteur Zaza Desiderio. Le guitariste est un grand mélodiste, il a fait quelques solos superbe, même si l'on sent que groupe n'a pas encore trouvé la cohésion totale. Le jeune batteur Portugais est très convaincant, belle écoute, beau dynamisme, belle technique, et un sourire perpétuel, qui met en joie. Fred a joué ses compos " classiques ", et quelques unes nouvelles, du même niveau. Et toujours son interprétation fabuleuse de la chanson de Brel, " Les vieux amants".

A noter que ce concert avait attiré beaucoup de musiciens, dont les anciens complices de Fred.

Un quartet prometteur, encore de belles émotions musicales en perspective, même si je ne peux m'empêcher d'avoir la nostalgie d'un certain concert à Gorbio, avec Fred, Thierry Galliano à la guitare, qui avait une fabuleuse complicité avec Fred, Serge Ferrero et sa contrebasse chantante, Jean Luc Dana à la batterie, qui par sa seule présence, mettait le feu à la soirée .....

 

 

_________________________________

 

 

Le 24 juillet

La Colle sur Loup

Le Nice Jazz Orchestra en sextet

 

Le NJO a eu la riche idée de rejouer le répertoire de Wes Montgomery présenté le 9 février au théâtre Francis Gag, avec à la guitare Amaury Filliard, Pierre Bertrand aux arrangements et sax ténor, Fred D'Oelsnitz piano, Tony Russo trompette, Christian Pacchiaudi contrebasse, Alain Asplanato drums. Le même grand plaisir que pour le premier concert, et Amaury a ajouté quelques compos personnelles.

Superbe idée que ces concerts à la Colle qui commencent à 19 heures, pour 90 minutes, sur cette charmante place de village !

 

 

_________________________________

 

 

Le 21 juillet

Antibes. Juan OFF

Jean Jacques Gristi quintet

 

Inutile de me soumettre à la torture, j'avoue immédiatement : à ma grande honte, je ne connaissais pas le guitariste Corse Jean Jacques Gristi ! Pas plus que son acolyte Corse qui l'accompagne à la guitare, Dumé Carotenuto. Jean Marc Jafet m'avait pourtant parlé du festival d'Ajaccio auquel je voulais assister, sans que cela se concrétise. En bien ! Je ne regrette pas d'avoir fait connaissance avec sa musique, qui est celle de Django majoritairement. Son quintet hier était complété par Jean Luc Dana à la caisse claire, Jean Marc Jafet à la basse, et François Arnaud au violon. Très beau plateau donc, avec trois musiciens "locaux" de haut niveau, que j'apprécie beaucoup, aussi bien pour leur musicalité que pour leur sympathie.

La magie du jazz, et surtout la virtuosité de ces musiciens font que sans répétition ( Gristi jouait à Calvi la veille, et venait donc d'arriver), après 10 minutes de balance, hop ! C'est parti, le concert démarre et ça tourne parfaitement ! Jouer à ce niveau sans répétition, même si ces musiciens ont déjà joué ensemble, même sur des standards, c'est tout simplement hallucinant, et ne s'explique que par le très haut niveau de ces musiciens.

J'ai été scotché de découvrir la virtusité technique de JJ Gristi, qui a sorti des accords particulièrement trapus sur tous les morceaux, qui a une rapidité de doigts impressionnante, sans que ça tourne à la démonstration de technique, car son niveau de musicalité est exceptionnel, bien en harmonie avec celle de ces autres musiciens. En plus, il est extrêmement sympathique quand il parle au micro, très détendu, et sort de gentilles plaisanteries, qui sont appréciées du public et mettent une bonne ambiance.

A noter un incident jamais vu pendant le concert : une femme complètement ivre est d'abord venue se planter au ras de la scène, en râlant contre on ne sait quoi, puis a escaladé la scène pour aller vitupérer contre les musiciens, qui ont du arrêter le concert ! Elle a été expulsée non sans mal, avant que le concert reprenne ... Il semblerait qu'elle n'appréciait pas l'écoute de la musique pendant son ivresse !

Très très bon concert donc, tous les musiciens ont été éblouissants de musicalité, et très beau répertoire ! Je préfère mille fois assister à des concerts de ce genre plutôt qu'à des concerts aussi décevants que celui d'Herbie Hancock à Nice par exemple, ce qui prouve une fois de plus qu'il ne faut pas négliger les concerts OFF, souvent très intéressants ! En plus (pour les radins), c'était gratuit ...

Mon bémol rituel : je trouve très dérangeant, à plus forte raison quand je fais une vidéo ( avec l'autorisation des musiciens ), que pendant la musique, des personnes se permettent de se balader entre la scène et les spectateurs, passent et repassent, parfois avec des gamins qui hurlent, sans aucun respect pour les musiciens, ni pour le public attentif ! La seule solution pour éviter cela, c'est de mettre des barrières de chaque côté, entre scène et spectateurs, ce qu'a bien compris l'adjointe de la Colle sur Loup, qui aménage la place du concert de façon à ne plus avoir à supporter les gamins que des parents impolis laissaient courir juste devant la scène !

 

 

_________________________________

 

 

Le 19 juillet

Petite Pinède de Juan les Pins. OFF

Richard Manetti Quartet

 

Pour une fois, et il y en aura d'autres dans le 06, Richard Manetti n'est pas avec son compère habituel, David Reinhardt, et joue une autre musique, pas du Manouche. Il est accompagné par la crème des musiciens "locaux", Fred D'Oelsnitz aux claviers, Jean Marc Jafet à la basse, et Yoann Serra drums. Richard joue les compos de son dernier album, " Why notes ". Un album loin du Manouche puisqu'il fait la part belle au JAZZ, au FUNK et même au ROCK fusion ! A 25 ans, ce guitariste est d'une virtuosité rare, il n'a pas les doigts gelés, selon l'expression consacré ! Il est vrai que sous le soleil de plomb qui cognait dans la pinède sur une scène sans ombre, c'eut été difficile ! Il a plutôt " mouillé sa chemise", au propre comme au figuré ! Jafet nous a distillé des lignes mélodiques qui sont sa marque de fabrique, c'est un musicien / compositeur qui sait donner la priorité à la musicalité plutôt qu'à la technique, et pour moi, c'est l'essentiel ! ( voir mon avis en tête de page ). Ils ont aussi joué une de ses compositions, superbe. Fred éblouissant comme d'habitude, et je me suis régalé à contempler de près le jeu subtil et très varié de Yoann, qui colle parfaitement à la musique. Pour moi, Yoann est un des meilleurs batteurs du monde : certains sont plus impressionnants au point de vue rapidité de bras ( mais reproduisent souvent les mêmes schémas sur tous les morceaux ), peu possèdent sa musicalité ! Un superbe concert donc, trop court, et un groupe qui mériterait la grande scène de Juan, plus que certain vieillard bien diminué ....

 

Allez, pour ne pas changer j'y vais de mon petit bémol : les 3/4 des sièges de la tribune étaient vides, non pas faute de spectateurs, mais parce que souillés par les déjections des oiseaux qui nichent dans la pinède ! Impossible de s'asseoir donc, sauf sur le muret du trottoir ! La municipalité d'Antibes doit être ruinée, pour ne pouvoir payer la location d'une bâche sur la tribune !

 

_________________________________

 

 

La Colle sur Loup

Rémi Vignolo quartet

 

Juste le temps de quitter Juan pour arriver pour les deux derniers morceaux du quartet de Rémi Vignolo, à la Colle, pour cause d'un embouteillage monstre entre la sortie de l'autoroute de Villeneuve Loubet et le village ... 25 minutes pour faire les 3 kms ! Tout ça à cause des vacanciers et du rond point du pont sur le Loup à l'entrée du village, sur la route de Grasse. Si les " Parisiens " ne savent pas rouler dans les ronds points, qu'ils restent à Paris pour s'entrainer dans le rond point de l'Etoile ! ! !

Rémi Vignolo égal à ce qu'il nous a montré pendant les " afters " du NJF au Bspot, un batteur vigoureux, mais bien dans la musique. De bons musiciens aussi pour l'accompagner, claviers, guitare et sax.

 

 

_________________________________

 

 

Le 18 juillet

La Colle sur Loup

Philippe Villa trio

 

Chaque année depuis 5 ou 6 ans, la municipalité confie à Philippe Villa l'organisation d'un festival de jazz "Place au jazz", qui se tient sur la petite place de la rue centrale du vieux village, en juillet et août, les mardis, mercredis et jeudis de 19 H à 20 H 30. Excellent choix des concerts, qui fait la part belle aux musiciens locaux, mais aussi à certains locaux " exilés " à Paris ...

Cette année, c'est le trio de Philippe Villa qui ouvrait les festivités. La municipalité avait fait l'effort de lui offrir la location du piano à queue Yamaha de chez Canavese, qui a une très belle sonorité. Première partie du concert avec le programme que le trio jouera le lendemain en première partie de Bobby Mc Ferrin au festival de jazz de Sète, en tant que vainqueurs du tremplin. Belle reconnaissance du talent de ce trio, des qualités de pianiste et de compositeur de Philippe aussi, cette programmation dans ce festival de Sète, devant près de 3.000 spectateurs !

Concert magnifique, Philippe vit sa musique en la jouant, c'est un excellent pianiste, au jeu qui rappelle celui de Bill Evans, par les émotions qu'il véhicule. Les compositions de leur premier album, Souffle, sont superbes, et il nous a fait découvrir 5 nouvelles compositions, superbes aussi. " Bisto " ( Fabrice Bistoni ) à la contrebasse et Gérard Juan à la batterie s'intégrent parfaitement dans la musique très structurée de Philippe.

Le cadre de ce festival ( gratuit ) sur cette petite place intimiste est maintenant très bien adapté à ces concerts, grâce à l'adjointe à la culture qui a organisé les lieux de façon à ce que les gamins à qui les parents laissaient la liberté de courir devant et derrière la scène ne viennent plus troubler la concentration des auditeurs et des musiciens.

Seul bémol : le concert était filmé par les caméras de Plein sud TV (qui je pense le mettra en ligne sur leur site), et la mère d'un des deux caméramen avait sans doute oublié de lui apprendre la politesse : le fait de filmer un concert ne lui donne en aucune façon le droit de gêner les photographes et autres vidéastes en se plantant sans vergogne devant leurs objectifs ni de gêner les spectateurs, que le spectacle peu esthétique de 10 cms de sa raie des fesses émergeant de son pantalon, agitée au ras de leur nez n'a pas du combler de joie .... et au lieu de s'excuser de la gêne, son seul argument a été " je travaille "... il faudrait qu'on lui explique qu'il peut aussi bien filmer les mains d'un pianiste de derrière la scène qu'entre le piano et les spectateurs ...

 

 

_________________________________

 

 

Le 15 juillet

Estivales CG06 à Aspremont

Violin Summit

 

François Arnaud a eu la bonne idée de former ce groupe avec Jean-Christophe Gairard, jeune violoniste de grand talent, accompagnés par le piano de Jean-Yves Candela, la contrebasse de Christian Pachiaudi et la batterie d'Alain Asplanato. Avec un répertoire de reprises de standards et des compositions de François et de Jean Yves.

Un superbe concert, dans un cadre superbe : au vieux village d'Aspremont, dans le minuscule jardin Caravadossi, c'était l'enchantement d'écouter ces 5 musiciens de très grand talent !

 

_________________________________

 

Le 11 juillet

 

OFF du Nice Jazz festival

Place Massena à 17 h

 

Zinzirinzi quartet

 

Jeff Roques guitare - Benjamin Boutant Sax ténor

Adrien Losco basse - Jérôme Achat batterie

 

Lauréats de la Ruche Jazz 2012, ce quartet propose un jazz résolument moderne et dynamique, avec des compositions originales ou des standards revisités. Jeff est un excellent compositeur, imaginatif, très bon guitariste, Benjamin est intégré au Nice Jazz Orchestra, le Big Band niçois, c'est dire sa qualité, avec un beau son de ténor, une grande musicalité, Adrien est le p'tit D'jeun qui monte, qui passe sans complexe de la basse au sax ténor, qu'il a appris en une seule année avec Jean Marc Baccarini au CNRR de Nice, et Jérôme est professeur de batterie du conservatoire de St Laurent. Toujours un grand plaisir de les entendre !

 

Donc le soir pas de concert, juste le Bspot pour la jam, qui a été excellente, avec le quartet de Rémi Vignolo, de très bons musiciens locaux aussi, et pour finir en beauté, le guitariste de Ron Carter, Russell Malone, qui a fait un long show, excellent.

Comme toujours pendant la jam, le spectacle était aussi dans la salle ... Je me suis amusé à contempler le spectacle d'un V.I.P. d'une bonne soixantaine d'années au premier rang, qui s'alcoolisait gaillardement, en flirtant tendrement avec une gamine d'une vingtaine d'années, qui manifestement ne débordait pas d'amour pour lui, et s'intéressait plus vraisemblablement à son porte-feuilles qu'à son coeur ... Hilarant !

 

 

_________________________________

 

Le 10 juillet

 

Mon choix hier soir m'a conduit directement à la Note Bleue, à Monaco, pour le premier des 3 concerts de Catia Werneck. Très connue sur la région niçoise, car elle y vient souvent chanter, environ tous les 6 mois. La Note Bleue, c'est une plage près du Sporting, dont le patron, Alain Tanzi, est batteur et fou de jazz. Le nom du lieu le laisse deviner d'ailleurs ... Il y organise chaque année des concerts du 15 mai au 30 août. J'y vais depuis 5 ou 6 ans, en couple ou avec des amis, et j'ai fait connaître ce lieu à beaucoup de monde. On peut dîner au lounge avant le concert, ou pendant la pause. La cuisine y est excellente, et les prix très raisonnables pour une plage. Depuis deux ans, j'ai eu la désagréable impression qu'à force de me voir, on me considérait comme faisant partie des meubles, et que ça dispensait de m'accorder la considération due à n'importe quel client, à plus forte raison à un habitué. Ce qui m'avait incité à ne pas en faire ma priorité depuis le début de la saison des concerts, et bien qu'ils aient commencé depuis le 15 mai, hier c'était ma première soirée à la Note Bleue.

Les années précédentes, avec l'autorisation des musiciens, je faisais des vidéos des concerts et des photos, que je donne par la suite aux musiciens. Hier soir le responsable du son est venu me dire qu'il était interdit de filmer. Ce qui n'a pas empêché mon voisin de faire une vidéo avec son téléphone haut de gamme, qui filme en full HD ... Ce qui m'a mis dans une mauvaise humeur peu favorable à apprécier pleinement l'excellente Catia, que j'adore. Et d'autant plus que les concerts de la Note Bleue sont visibles sur Youtube, donc enregistrables sur ce média, le net rengorge de logiciels qui savent faire la récup des vidéos sur Youtube ...

Et aussi, quand je vais voir par exemple Alvin Queen en concert, il accepte avec plaisir de me laisser faire une vidéo. Il en est de même avec Fabrizio Bosso, Paolo Fresu, Ibrahim Maalouf, Flavio Boltro, et d'autres pointures du jazz, Dado Moroni, Rosario Bonacorso, organisateur du superbe Festival de Laigueglia. Pendant les jams qui suivent les concerts, même si je ne demande pas formellement l'autorisation à tous les musiciens, je peux filmer à 1 mètre devant eux, jamais aucun musicien ne m'a demandé d'arrêter ... L'an dernier à la Note Bleue, le pianiste Tim Pascoal a été ravi que je lui fasse une vidéo, remise le lendemain à minuit, à mon retour d'un concert en Italie, parce qu'il partait aussitôt de Monaco.

De plus, aucune de mes vidéos n'est diffusée sur le net ou à mes amis, sauf si les musiciens veulent lesy mettre.

Voila, vous l'aurez compris, cette décision m'a mis de mauvais poil, et je voulais y retourner pour les deux autres concerts, changement de programme donc, je m'abstiens et ne retournerai à la Note Bleue que pour 2 ou 3 concerts " majeurs ",peut être !

Heureusement la jam au Bspot m'a redonné le sourire et mis le coeur en joie. Une vraie jam, démarrée avec les musiciens du quartet du Bspot, vite remplacés ou renforcés par des musiciens locaux, Fred D'oelsnitz au piano puis à la trompette, Selim Nini, aussi un jeune batteur Grec excellent, puis Nicolas Viccaro, et des musiciens du Nice Jazz Festival, en particulier le batteur-chanteur de Docteur John et sa charmante tromboniste, excellents tous deux, des chanteuses américaines dont une jeune Black très belle, une choriste, mais qui chantait faux ! La jam s'est terminée à 3 h 45 .... Superbe fin de soirée. Un regret : Catia n'a pas voulu venir à la jam, car elle a voyagé depuis Paris dans la journée, et doit assurer 3 longues soirées à Monaco, puis un concert à Nice au Jazz comédie club le 13, et rentrer aussitôt à Paris pour deux concerts le 14 et le 15 ....

 

_________________________________

 

Le 9 juillet, 2° jour du NJF

 

- A 17 H, concert place Massena, avec Max Ionata, vu souvent en Italie, et j'ai la joie de découvrir qui l'accompagne : Alessandro Collina, un pianiste que j'aime beaucoup, qui jouait merveilleusement du Monk dans le quartet de Paul Jeffrey, qui a été le dernier sax de Monk. A la contrebasse, l'excellentissime Marc Peillon, et à la batterie, Rodolpho Cervetto, le compère habituel de Collina, très bon batteur. Pour ceux qui connaissent c'est la rythmique du groupe " 5 A.M."( groupe que vous pourrez entendre à Alassio le 28 juillet, à Ospedaletti le 2 août, et à St Jean Cap Ferrat le 14 août, avec Andy Gravish à la trompette et Mike Campana au saxo). Excellent, de très belles compos de Max, qui a un très beau son, et un jeu intéressant, subtil ... Un des meilleurs concerts entendus à ce NJF, soirées officielles comprises .... Juste un regret, trop court, quand c'est aussi bon, on voudrait que ça dure au moins 90 minutes !

Max Ionata est un des piliers du Festival de Laigueglia, Percfest : il y joue toutes les années, dans diverses formations, et surtout se donne sans compter lors des jams qui suivent les concerts ... un vrai régal de l'écouter, car il est excellent ! C'est cette année le complice du pianiste Dado Moroni, pour leur tournée d'été et l'album Two4Duke.

- A 18 h, la chanteuse Denia Ridley, accompagnée par Eric Alberti excellent au piano, Jack Sewing à la contrebasse, c'est "du lourd" ! Et un bon batteur, Tony Brayer. Denia a une belle voix qui par moments ressemble à Billie Holliday, une technique vocale parfaite, et un accent américain excellent, car bien que Sud Américaine, elle a vécu longtemps aux USA. Des standards qui font toujours plaisir à entendre, quand c'est aussi bien fait !

- A 19h30 : Live Moments, Jean-Marc Jafet (basse), Jean-Pierre Como (piano), Emanuele Cisi (saxophoniste), Yoann Serra (batterie).

Des moments bien agréables à vivre ! Un grand moment de musique, des beaux thèmes, de la très belle musique jouée par de grands musiciens : JM Jafet qui est un grand mélodiste, compositeur de superbes mélodies, Emanuele Cisi a un son de ténor superbe, et un jeu très musical, fluide, un pianiste intéressant dans ses solos, et Yoann Serra qui pour moi fait parti des meilleurs mondiaux, une grande écoute des autres, un jeu subtil et varié, on ne s'ennuie jamais à le regarder jouer ... A noter qu'Emanuele Cisi joue sur le premier album de Frédéric Viale, et l'avait d'ailleurs accompagné lors d'un concert au château de La Napoule, il y a deux ou trois ans ... J'avais eu le plaisir aussi de l'entendre l'été dernier, lors d'une des trois soirées jazz à la vieille ville de Vintimille, avec son quartet.

A 20h30, The bad plus, Ethan Iverson (piano), Reid Anderson (contrebasse), Dave King (batterie), et en " special guest " Joshua Redman (saxophone ténor).

Pour moi le moins bon concert de la soirée, sauvé par un contrebassiste excellentissime. Le pianiste excellent technicien, élève de Fred Hersch, mais il part dans des délires qui ne comblent pas mes oreilles, sans doute pas assez formées à entendre ce style de jeu ... Un batteur maniéré, bien dans le style de jeu de batterie à la mode actuellement, et dont j'ai horreur ... Cerise sur le gâteau : j'aime bien que les sax ténor aient un gros son, bien typé ténor ...Josua a un son d'alto, et parfois même de soprano, rarement de ténor ... D'ailleurs un ami musicien m'a dit à la fin de la soirée qu'en arrivant à la porte du concert, sans voir qui jouait, il pensait que c'était un alto ... Deux belles balades seulement ont obtenu mon adhésion ...Vous l'aurez compris, je ne suis pas un fan de cette musique ! Et je n'étais pas le seul hier soir ...

A 22 h passées, après une mise en place laborieuse des pianos et des ordinateurs, un réglage des micros qui n'en finissait plus, enfin le clou de la soirée : Herbie Hancock and his band, Lionel Loueke (guitare), James Genus (basse), Trevor Lawrence (batterie). Pour moi plus un show à l'américaine qu'un concert ! Herbie a passé plus de 20 minutes à nous raconter des choses très amusantes, tel que la nouvelle naturalisation américaine de Loueke, ce qui fait une voix de plus pour Obama, dit de telle façon qu'on a bien compris qu'Obama, bien que noir, ce n'est pas le champion d'Herbie ... Puis il a joué debout avec un clavier électronique portable comme ça se faisait dans les années 70, puis un morceau qu'il a chanté au Vocoder, encore une technique des années 70 (il a du vider sa cave pour faire ce concert à Nice !), et a aussi ressorti ses vieux tubes bien connus, tel Watermelon man et Cantalou Island, avec des arrangements plutôt jazz rock ... En plus des morceaux qui durent plus de 12 minutes, autant dire des tunnels sans fin ! C'était distrayant à la limite, Loueke a fait un excellent numéro aussi, mais pas un concert digne d'une légende du jazz ... rès déçu donc par ce concert !

- De minuit à 2 h 30, jam au Bspot, soirée mise en route par le quartet de Rémi Vignolo, avec Vincent Strazzieri sax, Alain Goualch au piano et Victor Nyberg étonnant à la contrebasse, tous très bons musiciens, jouant un très belle musique. Puis avec des invités à la jam, des musiciens locaux, Nicolas Viccaro, Janysett McPherson au piano puis à la voix, Linus olson à la Guitare , un jeune sax ténor qui jouait fort bien avec un vrai son de ténor, et à la fin, le bassiste noir de Selah Sue, qui avait déja joué la veille en accompagnant Sue sur sa musique, mais qui hier a joué très " jazz", grand technicien et très bon musicien. Excellent moment dans la soirée, comme le premier groupe de JM Jafet et le OFF de Massena ... musicalement plus intéressants que les deux concerts " majeurs " du programme du NJF !

Ce soir, direction Note Bleue, pour écouter Catia Werneck, directement, sans passer par la case NJF ....

 

_________________________________

 

 

Le 8 juillet, ouverture du NJF

 

- A 19 h 30 : Le New Meeting Quartet, avec Thierry Ravelli (accordéon), Xavier Triviaux (piano), Jean-Pierre Babarit (contrebasse), Jean-Christophe Galliano (batterie). Enfin de bonnes conditions pour les écouter, la sono est excellente, avec la batterie un peu trop en avant cependant. Le NMQ égal à lui même, c'est à dire distillant les belles compositions de Xavier Triviaux, ou quelques reprises, La Javanaise de Gainsbourg dans une interprétation pleine de charme, ou un thème hommage au père de Jean Christophe, Richard Galliano. A noter qu'aucun de ces 4 musiciens ne tire sa subsistance de sa musique, mais sont à un niveau musical professionnel. Ecoutez leur premier album, qui vient de sortir : Lusitania, et courez l'acheter !

- A 20 h 30, Ibrahim Maalouf, avec Ibrahim Maalouf (trompette), Laurent David (basse), Xavier Rogé (batterie), Yvan Robilliard (Fender Rhodes), François Delporte (guitare), Youenn Le Cam (biniou, flûte, trompette), Yann Martin (trompette). C'était la 5° fois que je voyais Ibrahim en live dans la région, dont une fois à Draguignan qui n'est pas la porte à côté ... Excellent comme d'habitude, une virtuosité et un son parfaits à la trompette, j'aime bien aussi sa façon de raconter, même si hier il a du faire plus court que d'habitude, donc ne nous a pas parlé de sa mère .... J'ai trouvé qu'il aurait pu faire l'économie d'un 3° trompette, et sa musique devient de plus en plus rock ... mais j'aime, donc je n'ai pas boudé mon plaisir, même si certains de mes amis n'ont pas apprécié cette évolution vers un "gros son rock". Ses musiciens excellents, le flutiste apporte un touche aérienne, le biniou plus folklorique, et son guitariste joue plus " guitar heroe " que guitariste de jazz ... Il fait chanter le public, qui aime toujours ça, en recyclant en morceau dédié à sa fille un morceau sur lequel il faisait auparavant chanter au public deux phrases en libanais ......

-A 22 h, Richard Galliano et Eddy Louiss, non pas en quartet comme annoncé sur le programme : Eddy Louiss (org), Richard Galliano (acc), Jean-Michel Charbonnel (b), Francis Arnaud (drums), mais accompagné par un quatuor à cordes de 4 violoncelles. J'ai trouvé que là aussi, ils auraient pu faire l'économie de ces 4 musiciens dont le talent n'est pas en cause, mais qui n'apportent pas assez de plaisir concret supplémentaire à la musique d'Eddy ou de Richard. Francis Arnaud, entendu et vu à Nice il y a trois ans avec Catia Werneck, a été excellent, précis, varié dans son jeu, dynamique, le contrebassiste excellent aussi. Richard et Eddy égaux à eux mêmes, juste un bémol, après 70 minutes seulement, le concert s'arrête un peu abruptement après qu'Eddy ait appelé Richard près de lui et lui ait parlé ... Les musiciens quittent la scène, la foule demande un rappel, qui ne viendra jamais ... Richard un peu gêné excuse Eddy qui n'est pas revenu saluer ... On pense que son état de santé explique cela, mais l'explication est donné par des musiciens de la soirée, Eddy a été gêné par un retour de scène ( un " bain de pied " ), qui a causé cette fin de concert prématurée et un peu brutale ... sans grand respect pour le public, qui n'y était pour rien dans ce problème technique !

De 23 h 30 à 3 h 30, superbe fin de soirée au Bspot ! Le quartet de Vincent Strazzieri , ténor sax, mais aussi pianiste, contrebassiste et trompettiste ( pas ce soir ), le pianiste Pierre-Alain Goualch , compositeur et arrangeur, le contrebassiste Victor Nyberg, que je ne connaissais pas, excellentissime, et Rémi Vignolo drums, excellent formation, à laquelle sont venus se joindre ou remplacer beaucoup d'autres musiciens, que je ne connais pas tous, mais aussi des locaux, Nicolas Vicarro et Janysett McPherson, qui nous a joué du piano, puis ensuite interprété au chant un " My funny Valentine " bouleversant, qui montre toute l'amplitude de sa tessiture, et qui a fait passer une grosse émotion ! Puis les musiciens avec la chanteuse Belge Selah Sue, qui a une voix très spéciale, assez perchée, mais avec une grande maitrise, et qui chante une sorte de mélange de soul et rap, accompagné par un jeune castrat noir qui chante à l'unisson avec elle, sur un accompagnement et chant d'un bassiste au son très spécial, mais virtuose de l'instrument, deux pianos, acoustique et Korg électrique, deux batteurs successifs dont le second, un jeune blanc d'une vingtaine d'année a fait un solo d'une rare virtuosité et une vitesse de bras ahurissante ... Pas " ma " musique du tout, mais j'avoue avoir passé un bon moment à les écouter ! Shirley Bunny Foy, qui était au premier rang, m'a dit qu'elle avait beaucoup apprécié la voix de Sue.

Voila un court résumé de mes impressions de cette première soirée, bien terminée par cette excellente jam, au cours de laquelle on a entendu de l'excellente musique et des choses très surprenantes, comme on ne peut les entendre qu'en jam ...

Désolé, pas le temps de mettre ni photos - faites avec un compact au concert, faute d'accréditation pour " introduire " dans l'enceinte du festival mon beau Nikon D 7000 tout neuf et son rutilant zoom Nikkor 18-300 - ni les extraits des vidéos faites à la jam ... Mais promis, dès que j'aurai le temps ...

 

 

_________________________________

 

Le 29 juin, Unogas jazz Festival à San Remo.

 

Le Helge Lien Trio, avec Helge Lien au piano, Frode Berg basse, Knut Aalefjær batterie.

La ville de San Remo organisait depuis plus de vingt cinq ans un festival de jazz. Les deux années précédentes, il était revenu à la date initiale, au printemps, dans la très belle salle " antique" du cinéma Ariston, qui me faisait penser à " la dernière séance" ... La dernière séance a donc eu lieu l'an dernier, problèmes de rigueur en Italie aussi !

Auparavant, le festival se tenait en été, dans les jardins de la très somptueuse villa Ormond, dans le quartier des villas de la belle époque. Lieu magique où j'ai entendu, la première fois que Shirley Bunny Foy m'y avait amené, le duo de Dado Moroni avec Tom Harrell puis l'année suivante Miroslav Vitous en duo avec le pianiste Franco Di Andrea.

Depuis 3 ans la société Unigas organise un ou deux festival de jazz par an. J'ai assisté l'an dernier à deux soirées du festival d'été qui était consacré aux batteurs Américains. Une soirée avec Eric Harland drums, Jason Moran au piano, et Reuben Rogers contrebasse. Affiche prestigieuse, superbe soirée, même si la musique jouée ce soir là était un peu plus intellectuelle que celle que je préfère. Deuxième soirée à laquelle j'ai assisté, Donald Edwards Quartet, George Colligan piano et compos, Philly Jaleel Shaw alto saxophone, le Moscovite Boris Kozlov contrebasse, et Donald Edwards drums. J'ai été bluffé par le jeu et la musicalité de Kozlov, absolument fabuleux. Moins par le jeu d'Edwards, qui tapait comme un sonneur sur une batterie trop sonorisée, et nous étions au premier rang juste en face de lui et des enceintes, insupportable, nous avons fui avant la fin du concert !

Pour en revenir à la seule soirée des trois de ce festival que j'ai sélectionnée cette année, elle a été extraordinaire : très bons instrumentistes, un pianiste comme je les aime, le contrebassiste un jeu très technique mais très musical, le batteur très inventif, qui me faisait penser au jeu de Christian Mariotti. Compos très originales, par moment Bach n'était pas loin .... Très belle soirée, qui a semblé très courte, malgré les 90 minutes du concert.

Seul bémol : le concert annoncé pour 20 heures a commencé avec 45 minutes de retard, à l'Italienne donc ...

A noter que Unogas reverse entièrement les 5 € d'entrée à une oeuvre à Madagascar, qui cette année finançait l'achat d'un tracteur. Ce qui fait d'autant plus regretter que ce concert n'ait pas été complet ...

 

_________________________________

 

Le 14 et 16 juin, Percfest, Festival de Jazz à Laigueglia

 

J'ai une prédilection pour les festivals Italiens, et particulièrement celui là ! La raison : j'y retrouve l'ambiance conviviale qui a disparu dans les 2 festivals français de la région que je fréquente, et qui était celle qui régnait à Cimiez dans les années 70/80. C'est le privilège de l'âge d'avoir connu des choses qui n'existent plus ici, et c'est d'autant plus agréable de les retrouver ailleurs ... Percfest, c'est la liberté la plus totale, gratuité de tous les concerts, contact très facile avec les musiciens, gentillesse des habitants et des commerçants, ainsi que des organisateurs, qualité de la programmation, concentration dans un périmètre très réduit des activités, concerts, jams, restauration, hôtels, ce qui permet de garer la voiture en arrivant et de ne plus la reprendre avant le départ, en marchant un minimum dans un espace piéton. De plus, malgré une foule de plus de 3.000 personnes le soir, je n'y ai jamais vu aucune force de police, ni de sécurité, et tout se passe bien ....

 

J'ai d'ailleurs rédigé un article sur Percfest qui m'a permis de gagner un prix sur ce site ( descendre en bas de page) .

Le 14 donc, le premier concert auquel j'ai assisté était en deux parties, après le concours de batterie quotidien. D'abord le duo Danila Rea au piano avec Flavio Boltro à la trompette, qui présentaient leur nouveau CD: " Opera ". Je m'attendais au pire avec ce titre, mais à la balance j'ai été immédiatement rassuré dès les premières mesures : ils ont fait de très beaux arrangements sur les airs d'opéra les plus connus, et c'est très agréable à écouter, même pour moi qui n'aime pas spécialement l'opéra. Ces airs, vous les avez tous en tête, et avec ces arrangements, vous les redécouvrez sous un jour nouveau ! Flavio a appris la trompette classique, et par moment, ça s'entendait vraiment ! Danila que je ne connaissais pas est excellent pianiste, très bon arrangeur, donc très bon concert !

Le second concert présentait le pianiste Dado Moroni et le batteur américain très célèbre Alvin Queen, avec à la trompette Dino Rubino, qui jouera également du piano à la jam du samedi, Max Ionata que vous pourrez voir place Massena pour le Off lundi 9 à 17 H, et Nicola Muresu contrebasse. Dado et Alvin, je les ai découverts en live en 2008 pour Dado, en 2009 pour Alvin et Max également. Dado, qui a fait plus de dix ans de carrière aux USA, adore jouer avec Alvin, et ça se sentait pendant ce concert ! Dino et Nicola sont excellents aussi, les musiciens donnaient l'impression de beaucoup s'amuser à jouer ensemble, et ça donne toujours un excellent concert quand les musiciens ont du plaisir à jouer ensemble !

La soirée s'est poursuivie jusqu'à 3 h 30 en jam avec les musiciens des deux concerts, auxquels se sont ajoutés Rosario Bonaccorso, le directeur artistique du festival, excellent contrebassiste, et la chanteuse Danila Satragno, une habituée des lieux. Moment magique quand pendant un entracte, on entend venu de nulle part un beau son de sax alto, joué par une petite crevette mince comme un filet d'anchois vu de profil, sortie d'on ne sait où ... un pianiste l'a rejoint, un batteur, Nicola à la contrebasse, pour un quart d'heure superbe ! Une bonne surprise comme en réservent souvent les jams !

Le samedi 16, Dado en duo avec Max Ionata commence la soirée, car il doit aller le dimanche matin tôt à Asti, pour un concours. Leur concert ce soir est la présentation de leur dernier CD, 2forDuke, qui vient de sortir. Dado jouera un morceau à la contrebasse, qu'il maitrise parfaitement, ainsi que la batterie ! Excellent concert, même si ce répertoire de Duke n'est pas ce que je préfère dans le jazz, j'ai beaucoup apprécié leur interprétation des standards de Duke.

Dado est très grand, et quand il joue, il marque le rythme avec son pied et sa jambe, qu'il passe sous le clavier, et vu sa taille, il soulève en rythme le piano, même quand c'est un piano à queue ! Impressionnant !

Le second concert était pour le pianiste-chanteur Sergio Cammariere, très célèbre en Italie, accompagné par un contrebassiste Luca Bulgarelli, son batteur Amedeo Ariano, un percussionniste, Bruno Marcozzi, et un invité, le sax alto Daniele Tittarelli. Mes amis photographes italiens m'avaient dit que c'est spécial comme musique ... pas du tout mon truc effectivement, sans être méchant je dirais que c'est du Paolo Conte, le jazz en moins ..... ! Plus près de la variété (de qualité) que du jazz, ça ne peut plaire qu'à des Italiens je crois, mais c'est une grande vedette chez lui .... Donc avant la fin du premier morceau, j'avais déjà préparé mon matériel pour fuir discrètement en me faufilant entre les gens assis par terre devant la scène ... Ce qui m'a permis d'aller m'installer à la meilleure place à la jam, où j'ai patienté en discutant jazz avec des Italiens déjà rencontré l'an dernier, qui viennent de Turin passer la semaine du festival à Laigueglia, assistent à tous les concerts et toutes les jams. Avec nous également Nicola Muresu, avec qui on a parlé des musiciens, et de son parcours d'autodidacte.

Divine surprise, il y a le pianiste de Fabrizio Bosso, Andrea Pozza, que j'aime beaucoup, qui rode dans le bar et qui finalement va jouer la majorité de la jam, avec son batteur Nicola Angelucci, puis le batteur Roberto Gatto, habitué lui aussi de Laigueglia, et Max Ionata. Dino Rubino qui accompagnait à la trompette Dado et Alvin le jeudi, remplace Andrea au piano, et divine surprise, son jeu excellent me convient parfaitement ! La chanteuse Danila vient aussi participer, seul Dado, qui est à la terrasse me dit qu'il ne vient pas jouer parce qu'il va partir se coucher, pour partir tôt à Asti ... A 2 H 45, Rosario vient appeler ceux qui veulent aller poursuivre la jam sur un bateau, pour aller voir le soleil se lever dans la baie. La jam s'arrête donc, je sors sur la terrasse où je vois mes amis Pino Presti et Claudio Citarella, les deux musiciens Italiens les plus Niçois ! Pino qui a été le chef d'orchestre/arrangeur/bassiste de la chanteuse Mina me présente Tullio De Piscopo, un batteur Napolitain qui a joué mardi, et un autre batteur, qui tous deux ont accompagné Mina. A la table il a toujours Dado, à qui je dis en plaisantant que c'est bon, c'est l'heure de partir direct à Asti, sans passer par son lit .... Il y a également Cammeriere et ses musiciens. Tullio est un personnage très drôle, un véritable acteur qui mime tout ce qu'il raconte. Tout le monde se lève pour partir, Cammeriere me serre fort civilement la main, Piacere ( enchanté ) .... Et nous restons à cinq debout sur la place, à écouter une histoire que Tullio mime et raconte en patois avec un accent difficile à comprendre, Claudio me dira que c'est du Napolitain ... Histoire qui dure un quart d'heure, celle de deux batteurs plus frimeurs l'un que l'autre qui ne savent plus quoi inventer pour impressionner l'autre ... le premier dit qu'un jour il a tellement bien joué dans une église que Dieu lui est apparu et l'a félicité ... et pour finir l'autre répond qu'un jour il avait joué devant la vierge Marie, et qu'au concert suivant, Dieu lui avait dit " Je te reconnais, c'est toi qui a fait pleurer ma mère ! " ... Raconté par Tullio, en V.O. napolitaine, c'était impayable ! Départ finalement à 3 h 33 de Laigueglia, une heure pile plus tard, j'étais à l'échangeur St Philippe, 123 kms.... jusqu'en novembre 2013, les amendes ne sont pas transmises en France, ni points enlevés .....autant en profiter !

 

 

_________________________________

 

Le 9 juin, un trio à Opio

 

Quand il y a trois ans, une amie m'avait parlé de ce trio, elle m'avait dit qu'ils jouent FREE ... J'en ai beaucoup écouté quand c'était à la mode, dans les années 70, mais depuis mes goûts ont changé ... donc on avait décidé d'aller les écouter, mais en laissant la voiture en double file devant la galerie Depardieu, et en se mettant au fond près de la porte, pour pouvoir filer à l'anglaise discrètement si leur musique ne nous plaisait pas ... Eh bien, nous sommes restés jusqu'à la fin, ce n'est pas réellement Free, et surtout leurs compos sont très musicales ! Depuis je ne manque aucun de leurs concerts, nous sommes en sympathie, à force de nous voir au premier rang de leurs concerts, et quand je leur ai raconté cette première, ils étaient morts de rire !

Ah ! J'oubliais : le nom du groupe, c'est le Trio " Tu danses ? ", avec Jean Marc Baccarini aux sax ténor, alto et soprano, Philippe Canovas à la guitare, qui parfois sonne comme Mc Laughlin dans le disque de Miles "Jack Johnson", et Christian Mariotti drums. Trois excellents musiciens, des compos très inventives, et le jeu de Christian est superbe à regarder, très varié, très à l'écoute, pour moi un des grands batteurs au niveau international.

 

_________________________________

 

Le 21 Avril au Cedac, le sextet de Fred D'Oelsnitz

 

C'est toujours un grand plaisir de voir le duo François Gallix à la contrebasse et son compère le batteur Stéphane Foucher " descendre " à Nice pour accompagner leurs amis musiciens de Babazouk city ! En prime il y avait ce soir là Julien Bertrand à la trompette, excellent, Selim Nini au sax ténor, Seb Chaumont alto, et Fred au piano bien sûr. Cerise sur le gâteau ( je dirais même gros bigarreau, LoL ! ) Sandrine Destéfanis, dans l'attente de son accouchement, est venu chanter, fort bien, en anglais. Superbe musiciens, donc superbe concert.

Seul bémol, à cause d'une pub qui a mal circulé, une audience très réduite ! Ça me fait toujours mal au coeur de voir des musiciens de grand talent jouer devant un auditoire restreint, avec des entrées à 10 €, alors que des concerts d'un intérêt mineur, pour ne pas dire pire, remplissent le Nikaïa avec des billets à 65 € !

 

_________________________________

 

Le 16 avril, le NJO en Big Band au Cedac

 

Je reprends l'excellent article de ce site :

Le NJO est un orchestre d'excellence qui a pour vocation de présenter les meilleurs solistes du jazz azuréen et de défendre un répertoire allant de la relecture originale des grands classiques du jazz moderne (Dizzy Gillespie, Duke Ellington, Count Basie, Charlie Mingus, Thad Jones...) à la création de compositeurs de jazz actuels tels que Bob Mintzer, Slide Hampton, Ivan Jullien, Pierre Bertrand...

Sous la direction musicale de Pierre Bertrand, chef d'orchestre et arrangeur de renom (Paris Jazz Big Band, Pascal Obispo, Claude Nougaro, Charles Aznavour, Nicole Croisille, Victoires du jazz 2007...) et sous la tutelle de son comité artistique Christian Pachiaudi, Alain Asplanato et Frédéric Luzignant, le NJO défend un jazz jubilatoire, un jazz qui swingue et qui groove, un jazz vivant et enthousiasmant, qui fidèle à ses racines se projette toujours dans la modernité et dans la création.

J'adore les Big Bands depuis que dans les années 80, j'ai pu voir tous les meilleurs BB américains à Cimiez, ainsi que dans un autre genre, celui de Carla Bley à Juan. J'apprécie particulièrement ceux qui ont un Tutti de cuivres qui "décoiffe ", et le NJO est de ceux là ! Les arrangements de Pierre Bertrand sont superbes, les musiciens font partie de l'élite, et quand je le peux, j'adore passer derrière la scène pour admirer le jeu subtil et varié d'Alain Asplanato, qui fait partie de mes batteurs préférés.

 

 

_________________________________

 

Le 20 mars, Dado Moroni et Alvin Queen

en trio à la Moscabianca

 

La Moscabianca, c'est un lieu improbable au bout du Lungomare de Vintimille. Ce que les Anglais appellent " a hole in the wall ", un bar minuscule avec une terrasse fermée en hiver par des bâches en plastique, pour une cinquantaine de clients, et une grande terrasse sur le jardin en été, où j'ai déjà vu deux fois Dado et Alvin, en août 2009 et 2010, qui ont joué devant un auditoire de plus de 300 personnes, en plus des clients de la Moscabianca.

Le 20 mars, ils étaient accompagnés par un contrebassiste, Marco Panascia. Comme d'habitude, Alvin apporte une énergie fabuleuse au concert. Super moment, qui se poursuit en jam, avec Denia Ridley et Shirley Bunny Foy au chant, Seb Chaumont au sax alto, Ross au ténor, Moya percus et drums. Merveilleuse soirée, comme sait si bien les organiser Alex, le maitre des lieux !

 

_________________________________

 

Le 17 mars, double concert à Opio

 

- David Amar sax et voix, avec Yann Fisher au piano. David imite toutes sortes d'instruments avec sa voix, sur un répertoire de Miles Davis, c'est très bien fait et superbe !

- Jean Yves Candela au piano avec François Arnaud au violon. Le jeu délicat de Candéla au piano, la fougue de François, sur de superbes compos de l'un ou de l'autre, et sur des standards.

Patricia à la fin a eu la bonne idée de leur demander de jouer un morceau tous les 4 ensemble. Soirée éblouissante, avec 4 excellents musiciens !

 

_________________________________

 

 

Le 16 mars, Philippe Villa, Piano pour Plume et Pinceaux,

Printemps des Poètes à Drap

 

Une idée originale, cette soirée où le piano et les compositions de Philippe Villa accompagnent les poèmes écrits par Karine Friboulet, pendant que le peintre Marc Le Roy brosse à grands traits une toile immense.

 

_________________________________

 

Le 15 mars, Kenny Garrett au CRR de Nice

 

Concert dont j'attendais beaucoup, après avoir vu sur Mezzo le formidable concert de Kenny Garrett avec Chick Corea, et qui m'a beaucoup déçu : il avait amené avec lui son ingénieur du son personnel, et le son était le pire qu'on puisse imaginer : piano inaudible hors solo, batterie qui couvrait tout .... et concert terminé par un morceau funky interminable, destiné à flatter les danseurs, pas les mélomanes ... Mauvaise soirée pour moi, pas pour tout le monde heureusement !

 

_________________________________

 

Le 9 mars, Philippe Villa, Tulia et Pierre Mimram.

Concert des élèves de la master class Barry Harris

 

A la Colle sur Loup, deux concerts qui faisaient écho à celui donné par Tulia, Philippe Villa et Pascal Masson le 3 mars à la cave Romagnan, où Manu contre vents et marées continue à programmer du jazz chaque semaine. Initiative à soutenir, en ces temps où les lieux du jazz se font de plus en plus rares à Nice.

Concerts intimistes, avec en première partie les élèves et les profs, et ensuite les profs avec un sax ténor invité. Tulia et Pierre ont tous deux un son magnifique aux différents sax, du soprano au baryton, sans oublier la flûte traversière. Tulia sait choisir un répertoire parmi les standards peu joués, mais qui donnent envie de bouger car pleins de swing, une musique jubilatoire.

 

_________________________________

 

Le 9 et 12 février, NJO au théâtre Francis Gag

 

Le 9, le NJO, formation à géométrie variable, qui va du quintet au Big Band, était en sextet, avec en invité  le guitariste talentueux Amaury Filliard, qui sait tout jouer, et ce soir là, c'étaient les compositions de Wes Montgomery qui étaient à l'honneur. Très belle soirée, toujours un grand plaisir d'écouter le NJO et surtout de voir battre Alain Asplanato, trop rare en concert. Avec Pierre Bertrand aux arrangements et sax ténor, Fred D'Oelsnitz au piano, Tony Russo trompette, Christian Pacchiaudi contrebasse.

Le 12, le Big Band était au complet, avec un invité prestigieux, le trompettiste Stéphane Belmondo. Concert émaillé d'un incident qui a laissé Pierre Bertrand stupéfait, et déchainé les hurlements de la salle contre les auteurs de cet incroyable incident ! Un spectateur à la fin du 2° morceau a hurlé " Minable, c'est nul, je me casse ! " Et sa compagne est venue se planter aux pieds de Pierre Bertrand, au ras de la scène, et a commencé à débiter des mots insultants pour la musique produite, vite couverts par les cris de la salle qui la huait pour venir troubler ce magnifique concert ! Après leur départ, le concert a repris, et Belmondo a joué magnifiquement aussi. Je n'avais pas été séduit par sa prestation au CRR, avec son quartet, il y a deux ans, mais là c'était vraiment très bon, un grand concert !

 

_________________________________

 

Le 10 février, Zinzirinzi à St Laurent du Var

 

Zinzirinzi, quel drôle de nom pour un quartet de jazz ! Sans doute pour faire une drôlement bonne musique, un répertoire qui va de leurs compos personnelles à chacun jusqu'à un arrangement d'une chanson de Neil Young, en passant par des standards. D'excellents musiciens, Benjamin BOUTANT : sax, Jef ROQUES : guitare, le très jeune Adrien LOSCO : basse, Jérome ACHAT : batterie. Benjamin est au banc des sax du NJO, ce qui est une excellente référence, Jérome est prof au conservatoire, et Adrien un musicien qui mène de front d'excellentes études, bac mention bien à 16 ans, et il a appris à jouer du ténor chez Baccarini en une seule année !

 

_________________________________

 

 

Le 28 et 29 Janvier, Spazio vuoto à Imperia

 

Rosario Bonaccorso a eu la riche idée d'organiser deux soirées jazz dans ce lieu improbable, un petit théâtre de 30 places à voûtes croisées en petites briquettes rouges datant de quelques siècles, sans doute une ancienne petite chapelle dans la rue principale de Porto Maurizio. Un peu difficile à trouver, car Google maps ne connait pas l'Histoire ! En réalité Imperia n'existe pas, c'est une création de Mussolini qui a réuni deux villages, distants de 7/8 kms, en leur donnant ce nom impérial, déformation du nom du fleuve Impero qui la traverse, et référence à l'Empire romain bien sûr. Le premier village en venant de San Remo est Oneglia, une ville du Moyen Âge, qui a appartenu aux Doria, puis aux États de Savoie à compter de 1576, qui s'enorgueillit d'une splendide cathédrale, le Duomo San Maurizio, à visiter absolument, puis en longeant la mer, vous arrivez à Porto Maurizio, une ville fondée par l'empereur byzantin Maurice et dont le sort a été étroitement lié à Gênes.

Rosario donc avait concocté un programme de deux duos, le premier soir Dado Moroni et lui, le second soir Fabrizio Bosso et lui. Deux soirées intimistes, pour lesquelles j'ai du le premier soir braver la neige qui tombait dans la montée de l'autoroute jusqu'au péage de La Turbie, et qui tout au long blanchissait les bords de l'autoroute. Par précaution j'ai préféré rentrer par le bord de mer après le spectacle, retour un peu longuinet donc ... Pas un seul Niçois dans l'assistance ! Mais le plaisir d'écouter ces trois musiciens que j'apprécie beaucoup valait bien ces petits inconvénients ! Deux belles soirées de superbe musique, avec des musiciens de grand talent. Pour moi, Fabrizio Bosso est le plus grand trompettiste actuel, avec une technique époustouflante, dont il n'abuse jamais, entièrement au service de sa musicalité. Il sait tout jouer, toutes sortes de musiques. J'aime beaucoup le jeu de Dado, qui a joué plus de 10 ans aux USA, a tourné avec Clark Terry entre autres, et c'est une personne très sympathique en plus. Rosario compose aussi, et chante également d'une façon très personnelle, envoûtante.

Et ça m'a permis de faire connaissance avec Rosario, que j'avais déjà vu jouer plusieurs fois, et aussi à Laigueglia dont il est le directeur artistique, mais que je n'avais jamais abordé.

Haut de page